Intervention de Philippe Choquet

Mission d'information Conditions de la vie étudiante — Réunion du 18 mars 2021 à 14h00
Audition de M. Philippe Choquet président Mme Delphine Blanc-le quilliec déléguée générale et M. Germain Comerre chargé des relations institutionnelles de la fédération des établissements d'enseignement supérieur d'intérêt collectif fesic

Philippe Choquet, président de la Fédération des établissements d'enseignement supérieur d'intérêt collectif :

Nous n'avons pas consenti de remise sur les frais de scolarité. Les cours ont basculé en distanciel, ce qui a plutôt entraîné un surcoût. Nous avons, en revanche, pratiqué des remises sur les chambres ou des frais annexes, à la demande des élèves. Nous avons fait preuve de compréhension.

Au niveau académique, de nombreuses dispositions ont été mises en place pour soutenir les étudiants. Les plus touchés ont été les primo-entrants qui n'ont quasiment pas connu une vie d'école normale et n'ont pas pu être intégrés à une dynamique collective. Or le collectif se révèle essentiel dans le processus d'apprentissage. Nous avons donc essayé de les accompagner en créant de petits groupes de soutien scolaire, animés par des professeurs supplémentaires que nous avons recrutés, voire par certains anciens élèves, pour remédier à des problèmes de décrochage.

Durant la crise, nous avons très fréquemment organisé, au niveau de la Fesic, des réunions des directeurs pour identifier les adaptations qu'il conviendrait de mettre en place en temps réel face aux situations que nous étions amenés à rencontrer. La crise a fait apparaître un élan de solidarité inter-écoles assez remarquable. Nos modes de fonctionnement et nos finalités étant communs, nous avons fait preuve d'une grande entraide sur l'adaptation de tous les aspects pédagogiques. Certaines écoles étaient plus structurées. Nous avons donc partagé les moyens techniques pour les cours, les examens en ligne, les procédures d'admission, les recrutements, etc. Les professeurs eux-mêmes ont fait preuve d'une grande adaptabilité, même si la persistance de cette situation commence à peser.

S'agissant du soutien psychologique, différentes initiatives ont été lancées dans les écoles, notamment un suivi systématique des étudiants de première et deuxième années, un parrainage par les dernières années. Des initiatives originales ont également pu apparaître. Nous comptons, au sein de la Fesic, une école de psychologie. Assez rapidement, Psycho-prat' a proposé de mettre ses étudiants à disposition en stage pratique, contre la rémunération versée à un stagiaire. Ainsi, de jeunes professionnels, encadrés par leurs professeurs, venaient écouter et accompagner des étudiants en difficulté. Cette initiative a été reproduite dans trois ou quatre écoles.

La crise a constitué un challenge incroyable pour la vie associative. L'an dernier, toutes les manifestations ont été annulées du jour au lendemain, provoquant une grande frustration pour ceux qui avaient oeuvré durant plusieurs mois pour leur organisation. Cette année, nous courons une nouvelle fois le risque que ces manifestations soient annulées, avec des effets sur l'implication dans la vie associative et des conséquences financières, car les retours économiques de ces manifestations permettent généralement de financer la vie associative.

Nous nous trouvons en outre dans une situation totalement inédite, où la transmission du savoir-faire associatif risque de ne pas se faire. Après deux ans d'interruption, certains étudiants devront prendre des responsabilités sans avoir jamais connu l'événement qu'ils seront chargés d'organiser. Dans mon école, UniLaSalle, nous avons un grand événement autour du rugby avec 1 800 rugbymans et 400 bénévoles. Cet événement n'ayant pu avoir lieu pendant deux années consécutives, les étudiants n'auront jamais vu cette manifestation fonctionner alors qu'elle s'inscrivait dans un processus d'amélioration depuis maintenant 25 ans.

Les associations culturelles, les associations de solidarité sont elles aussi à l'arrêt. Les étudiants ont réagi de manière remarquable à cela. Ils se sont adaptés, essayant d'organiser des activités en ligne. L'an dernier, les bureaux des élèves (BDE) ont créé des films humoristiques pour essayer de conserver le lien. Cette année, les équipes de BDE n'ont connu qu'un fonctionnement virtuel. Cependant, les associations plus petites ont trouvé d'autres systèmes pour exister et sont parvenues à rebondir de façon assez satisfaisante.

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