S'agissant du lien avec les collectivités locales, nous avons un équilibre précaire dans nos écoles qui nous oblige à aller de l'avant. Notre budget dépend des familles ou des élèves qui paient leurs frais de scolarité, ainsi que de l'État qui nous verse une subvention et à qui nous devons rendre des comptes. Nous recevons aussi des subventions de la part des collectivités locales en investissement, voire en fonctionnement, et nous leur devons à elles aussi des comptes. Enfin, une partie de notre budget dépend des entreprises au travers de notre activité de recherche. Si l'une des parties prenantes n'est pas satisfaite du travail que nous menons, notre équilibre est remis en cause. Nous nous inscrivons donc en permanence dans une démarche qualité et restons à l'écoute de nos partenaires.
Tous les ans, nous menons des enquêtes auprès de nos élèves et nous réalisons une cartographie des problématiques soulevées. Ce travail d'écoute et de proximité existe aussi avec les collectivités locales. En tant que directeur d'école, lorsque j'élabore mon plan stratégique, je consulte le maire et le président de région en amont pour connaître leurs projets. Les collectivités ne siègent pas forcément à nos conseils d'administration, mais nous les associons pleinement à nos projets de développement et à nos réflexions pour être en osmose avec notre « écosystème ». Dans certains territoires, a fortiori ceux qui ne comptent pas d'université, nous jouons un rôle de catalyseur en termes d'attractivité économique.
Du jour au lendemain, toutes les frontières se sont fermées. Les stages à l'étranger ont alors été recentrés sur l'Europe. Nous avons fait appel aux anciens élèves et aux entreprises partenaires pour qu'ils accueillent nos étudiants. Le vice-président de la Fesic a d'ailleurs publié une tribune pour lancer un appel aux entreprises et les mobiliser. Au-delà des étudiants, les jeunes diplômés ont été fortement affectés par la crise.
Dans nos établissements, les professeurs ont les mêmes obligations d'enseignement que les professeurs d'université. Ils doivent réaliser 200 heures d'enseignement en face à face, ce qui représente un tiers de leur temps. Ils consacrent un autre tiers à l'encadrement, l'accompagnement des travaux réalisés par les étudiants, le tutorat, etc. Enfin, le dernier tiers est dédié à la recherche. Nos équipes de recherche sont évaluées par le Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (HCERES). Nous ne sommes pas que des utilisateurs du savoir ; nous sommes aussi des producteurs de savoir.
Nous sommes en phase avec les présidents d'université pour souhaiter un retour des étudiants sur les campus. Le processus d'apprentissage requiert du collectif. Le fait d'être seul dans sa chambre, devant un cours en distanciel, a peut-être fonctionné au début, mais aujourd'hui le décrochage est évident, en particulier pour les étudiants qui ont connu une année de terminale catastrophique l'an dernier et qui vivent une nouvelle année compliquée. Il est donc urgent de faire revenir les étudiants.
Quant à nos propositions, il est vrai que sur certaines dispositions, nos écoles sont restées un peu en dehors des radars, notamment pour l'accès au soutien psychologique gratuit mis en place dans les centres universitaires. Selon qu'il existait ou non une convention, l'accès était plus ou moins facile. Or nos étudiants ont le droit à un accompagnement psychologique comme les autres. Il est important d'éviter toute discrimination. Nous pourrions même travailler avec les universités pour créer des structures communes par site afin d'assurer l'équité dans l'accès à ces soins.