Intervention de Luc Chatel

Réunion du 21 octobre 2009 à 14h30
Débat sur la réforme du lycée

Luc Chatel, ministre :

Rendons-le simplement possible ! Organisons des filières différentes. Ne cassons pas la filière scientifique qui fonctionne, vous avez raison de le souligner, monsieur Chevènement. Pour autant, est-il véritablement légitime et cohérent que 25 % des élèves qui arrivent à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm soient issus de la série scientifique ? On peut en douter…

Construisons, à côté de la série scientifique, des voies parallèles menant à l’excellence, revalorisons la filière littéraire en y incorporant davantage de langues, des apprentissages disciplinaires qui permettront des débouchés nouveaux vers l’enseignement supérieur, construisons de véritables parcours d’excellence.

Vous avez été nombreux à évoquer la filière industrielle, avec des débouchés en BTS, en classes préparatoires.

Si je souhaite revaloriser la filière STI, c’est parce que je me suis rendu compte, lorsque j’étais secrétaire d’État à l’industrie, que les entreprises allaient devoir recruter à tous niveaux de qualification dans les années qui viennent. Nous manquons d’ingénieurs, d’élèves de niveau bac + 2 et bac + 3, mais aussi de titulaires de baccalauréat professionnel dans les secteurs de l’industrie. Nous allons donc revaloriser la filière STI, c’est-à-dire adapter les programmes au monde d’aujourd’hui. Nous ne travaillons plus sur les mêmes machines qu’il y a vingt ans. Or les programmes actuels datent de cette période.

Il faut créer des passerelles au sein de la filière STI, permettre une certaine fluidité et créer des parcours d’excellence. Ainsi, aujourd'hui, l’obtention d’un bac pro avec mention permet d’accéder au BTS. Ce type de parcours pourrait être développé afin d’offrir des perspectives aux élèves. Nous souhaitons développer les classes préparatoires pour les élèves des filières technologiques, comme il existe des classes préparatoires spécialisées et professionnelles. Parce qu’il n’y a pas qu’un seul chemin qui mène à l’excellence, nous souhaitons diversifier les voies qui y conduisent et ainsi mieux orienter les jeunes.

Je reviens à la question de l’orientation. Celle-ci est aujourd'hui l’un des moments de la vie des élèves où les inégalités sociales sont le plus criantes.

Vos enfants, mesdames, messieurs les sénateurs, mes enfants, comme ceux d’une certaine catégorie de la population, ont eu, ont ou auront la chance d’être accompagnés pendant leur parcours d’orientation, ce qui leur permettra de dédramatiser ce que de trop nombreux élèves vivent comme une épreuve.

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