À chacun son rôle, à chacun sa place !
En revanche, les lycéens peuvent être associés à un certain nombre de décisions prises au sein des établissements. Nous allons abaisser l’âge de la responsabilité associative à seize ans.
En outre, nous allons valoriser, au moyen des livrets de compétences – Gérard Longuet a évoqué cette question –, les engagements extrascolaires des élèves.
Certes, l’éducation nationale est là pour valider des compétences. Notre rôle est d’abord d’instruire les élèves. Mais, en même temps, nous souhaitons que nos élèves de collège ou de lycée, c'est-à-dire nos adolescents, puissent valoriser un certain nombre d’engagements dans le monde sportif ou associatif. On peut être un élève moyen, avoir du mal à s’épanouir au lycée et, en même temps, créer un club de théâtre, être champion dans une discipline sportive ou être très engagé dans une association caritative. Savoir reconnaître l’engagement d’un lycéen, c’est également adresser un message positif à notre jeunesse.
Mesdames, messieurs les sénateurs, pour finir, je voudrais évoquer très rapidement un certain nombre de questions qui ont émergé au cours de notre débat. Toutes ne sont pas forcément directement liées à la réforme du lycée, mais il me semble important d’y apporter des réponses.
Tout d’abord, selon M. Lagauche, cette réforme du lycée s’inscrirait dans une logique d’externalisation. Pour lui, nous nous intéresserions à la périphérie, et non au cœur, du problème. Ce n’est pas mon sentiment, monsieur le sénateur. Lorsque nous mettons en place deux heures d’accompagnement individualisé dans les disciplines pour permettre de corriger des difficultés chez certains élèves ou, au contraire, pour pousser les meilleurs vers la réussite, je crois que nous apportons une véritable réponse de fond. Quand nous faisons le choix d’améliorer en profondeur notre système d’orientation, afin justement d’éviter que des jeunes ne se découragent ou ne soient en situation d’échec et sans débouché après plusieurs orientations, je pense que nous traitons le fond du problème de notre système éducatif actuel.
M. Chevènement m’a, avec raison, interrogé sur le partenariat qui doit exister entre l’État et les régions. J’ai rencontré à deux reprises l’Association des régions de France pour évoquer les sujets que nous avons en commun. Je pense notamment à l’organisation de certaines mesures, comme le processus d’orientation. En effet, une partie de cette compétence est partagée avec les régions, qui organisent des forums ou prodiguent elles-mêmes des conseils. Nous devons donc décliner et articuler nos actions en liaison avec elles. Je pense également à la mise en œuvre de techniques nouvelles dans l’enseignement des langues. Sur tous ces sujets, j’ai choisi la concertation et le travail en amont avec l’Association des régions de France.
Vous avez aussi évoqué à juste titre les questions de violence scolaire, présentes au quotidien dans l’éducation nationale, qui est le simple reflet de notre société.
Comme vous le savez, à la rentrée, j’ai eu l’occasion d’annoncer un plan de réponse à la violence scolaire. Il repose sur trois types d’actions. Premier volet, la mise en place de diagnostics systématiques dans l’ensemble des établissements scolaires pour nous permettre de les équiper à la demande, en fonction de la situation de chacun de nos lycées ou collèges. Deuxième volet, la formation de nos chefs d’établissement pour se préparer à des situations de violence ou de lutte contre l’insécurité ; nous avons signé une convention avec M. Brice Hortefeux, le ministre de l'intérieur, entre l’École supérieure de l’éducation nationale et l’Institut national des hautes études de sécurité. Troisième volet, et c’est une action importante, la création de brigades d’équipes mobiles de sécurité, qui seront là en appui de nos chefs d’établissement. Ainsi, dans chaque rectorat, vingt à cinquante personnes seront chargées d’intervenir en cas de crise ou, plus en amont, pour faire face à des situations qui pourraient dégénérer.
Mme Françoise Laborde a, avec raison, abordé la question des moyens. Le Président de la République a, me semble-t-il, été clair sur ce point. Comme certains d’entre vous l’ont rappelé, cette réforme du lycée se fera à moyens et à taux d’encadrement constants. Nous ne la faisons pas pour réaliser des économies.