Encore une fois, aujourd'hui, il s’agit moins d’un problème de quantité que d’un problème de qualité et de capacité à nous adapter à la situation de chaque élève au sein de chaque établissement.
La question des remplacements a également été évoquée. Vous avez raison, madame Laborde. Je suis convaincu que notre système de remplacement des enseignants ne fonctionne pas bien. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à mon directeur des affaires financières de me soumettre un certain nombre de propositions en la matière.
Nous devons avoir un système de remplacement des enseignants beaucoup plus réactif, beaucoup plus efficace et beaucoup plus souple, afin que les élèves et les parents d’élèves mais aussi les enseignants eux-mêmes ne pâtissent pas du fonctionnement actuel.
La question des handicapés a également été soulevée. Comme vous le savez, elle est au cœur de notre politique en cette rentrée 2009. Ainsi, nous avons créé 200 unités pédagogiques d’intégration supplémentaires et j’ai annoncé la création de 5 000 postes nouveaux d’auxiliaires de vie scolaire en faveur des handicapés, ce qui porte à 22 000 le nombre de postes ouverts pour accompagner ces jeunes au quotidien dans leur insertion à l’école.
Ce sont 185 000 de nos jeunes qui sont aujourd’hui intégrés dans l’éducation nationale, soit 40 % de plus qu’au moment de l’adoption de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
M. Gouteyron a évoqué, à juste titre, la question de la formation des enseignants. Ma conviction est que la question de l’adaptation de notre système de formation aux problématiques rencontrées par nos enseignants est un défi majeur. C'est la raison pour laquelle j’ai lancé un chantier très important au niveau de ce ministère : une revalorisation globale de notre accompagnement en matière de ressources humaines.
J’ai proposé aux partenaires sociaux un nouveau pacte de carrière, c'est-à-dire une revalorisation de la fonction enseignante dans toutes ses composantes. Certes, cela inclut l’aspect financier. Je rappelle qu’un enseignant en début de carrière perçoit 1 400 euros nets par mois ! Nous avons des efforts à faire en la matière et les propositions que j’ai soumises aux syndicats sont, je le crois, ambitieuses. Mais la revalorisation ne peut pas être uniquement financière.
À mon sens, la question de l’accompagnement tout au long de la vie en matière de formation pour tenir compte des différences d’éducation selon les établissements, les zones géographiques et les élèves que l’on rencontre peut être traitée par un effort supplémentaire en matière de formation. C’est en tout cas ce que j’ai proposé, notamment quand j’ai évoqué le droit individuel à la formation.
Enfin, monsieur Virapoullé, je suis partisan de mener des expérimentations, surtout en outre-mer. D’ailleurs, notre ministère a été très ouvert dans le cadre du débat sur l’outre-mer qui s’est déroulé pendant plusieurs mois et qui se concrétisera, comme vous l’avez rappelé, par un conseil interministériel présidé par le Président de la République dans quelques jours. Mais – je vous le dis très clairement – je ne peux pas imaginer un système de recrutement de nos maîtres à deux vitesses dans un département, donc dans le cadre de la République. Ou alors cela impliquerait que l’État transfère la compétence en matière d’éducation à une collectivité, comme c’est aujourd’hui le cas dans certains territoires de la République. Je pense notamment à la Nouvelle-Calédonie ou à la Polynésie française. Mais, dans le cadre d’un département, on ne peut pas imaginer un système de recrutement de nos maîtres à plusieurs vitesses.
En revanche, et vous avez raison sur ce point, monsieur le sénateur, on peut envisager un certain nombre de mesures incitatives pour encourager les jeunes Réunionnais à s’orienter vers les métiers de l’enseignement, afin de disposer d’un programme de formation adapté et, dans le même temps, d’un diplôme qui – je reviens sur mon propos précédent, car je suis le garant de cette exigence – doit être un diplôme national pour assurer l’égalité sur l’ensemble du territoire.
Telles sont, mesdames, messieurs les sénateurs, les réponses que je souhaitais apporter à vos questions ou interventions.
De mon point de vue, la réforme que nous vous proposons aujourd’hui, d’une part, consolide notre lycée et garantit ses principes républicains et, d’autre part, nous permettra de changer en profondeur notre système en le rendant plus efficace, plus juste et en préparant mieux nos jeunes aux défis du monde de demain.
Passer de l’école pour tous à la réussite de chaque élève à la sortie du lycée, c’est tout l’enjeu de cette réforme du lycée ! Nous voulons faire en sorte qu’il y ait bien une solution pour chaque élève à la fin des études secondaires : l’excellence pour les meilleurs, mais également une place en enseignement supérieur, en enseignement professionnel ou en insertion professionnelle pour les autres. C’est tout le défi qui nous est lancé.
Je remercie les différents intervenants de leurs messages d’encouragement dans la réforme ambitieuse que le Gouvernement engage aujourd’hui.