Il nous paraît important que les jardins d’éveil s’inscrivent comme une structure intermédiaire originale entre la crèche et l’école, et répondent à un cahier des charges précis.
Les éléments recueillis par notre groupe de travail nous avaient ainsi permis de formuler quelques orientations pour garantir des conditions matérielles satisfaisantes à l’accueil du jeune enfant. Je citerai, par exemple, un contenu pédagogique, des effectifs réduits, un personnel formé aux spécificités de la petite enfance, une souplesse de fonctionnement, une amplitude horaire.
Nous avions ainsi suggéré de réfléchir à un assouplissement des normes d’encadrement des structures d’accueil du jeune enfant, autour d’un adulte pour quinze enfants. Cette recommandation avait en effet été émise par un certain nombre d’acteurs du domaine de la petite enfance et de l’éducation lors des auditions du groupe de travail. Des enseignants nous avaient décrit la classe idéale des « petits » comme réduite à quinze. Il faut rappeler qu’il n’existe aucune norme en matière d’effectifs pour l’école maternelle.
Par ailleurs, la création des jardins d’éveil est de nature à contribuer au développement de l’emploi dans le secteur de la petite enfance, en privilégiant le recrutement d’éducateurs de jeunes enfants, dont la formation nous semble la plus adaptée à cette tranche d’âge. Ces éducateurs sont en effet tout à fait à même de proposer des activités autour de la motricité, du jeu ou du langage.
Nous avions aussi souhaité que la formation de ces éducateurs soit complétée par des temps de rencontres et d’échanges avec les enseignants des écoles maternelles.
J’entends aussi un certain nombre de critiques sur les moyens disponibles pour la mise en œuvre effective des jardins d’éveil. Je crois qu’il existe des marges de manœuvre. En effet, non seulement des communes, mais aussi d’autres partenaires de la petite enfance et de l’éducation sont prêts à investir dans votre projet, madame la secrétaire d’État.
C’est ainsi que nous avions envisagé un recensement des locaux vacants, notamment dans les écoles maternelles ou dans les crèches, pour permettre une mise en œuvre relativement rapide de ces jardins éveil sans recours à des constructions supplémentaires.
Certes, les collectivités territoriales sont appelées à être partenaires des jardins d’éveil. Mais ne le sont-elles pas déjà des crèches et des écoles maternelles quand on prend les enfants à l’âge de deux ans ?