Intervention de Éric Doligé

Mission commune d'information Inondations dans le Var — Réunion du 22 février 2012 : 1ère réunion
Programme de travail

Photo de Éric DoligéÉric Doligé :

Chaque fois qu'une inondation se produit, un groupe de travail est créé, et c'est bien naturel car on cherche à en comprendre les causes et à savoir comment gérer au mieux un tel événement à l'avenir. Je me rappelle avoir présidé il y a vingt ans un groupe de travail semblable sur la baie de Somme. Depuis, les choses ont évolué, et le risque est pris plus au sérieux. Les incidences humaines, mais aussi économiques, sont mieux prises en compte : si la Seine débordait à Paris, ou si la Loire entrait en crue, cela ferait peut-être moins de victimes, mais le coût se chiffrerait en milliards ; en incluant les conséquences indirectes, il pourrait en coûter un à deux points de PIB...

N'essayons pas de réécrire l'histoire. La tempête Xynthia présentait des spécificités qui ont été analysées ; le phénomène des crues cévenoles est bien connu, ainsi que la conjugaison des phénomènes océaniques et des particularités cévenoles, catastrophique pour la Loire... Il faut réfléchir au cap que nous nous fixons. Beaucoup d'études ont déjà été publiées. La loi Grenelle II a mis le droit français en conformité avec la législation européenne sur le risque d'inondations, et une commission mixte nationale a été mise en place, chargée notamment d'étudier les projets de programmes d'actions de prévention des inondations (Papi), afin que l'Etat ne soit plus le seul interlocuteur des collectivités. Elle est composée pour un tiers de représentants de l'Etat, pour un tiers d'élus, et pour un tiers de membres de la société civile, sous la présidence conjointe du député André Flajolet et de moi-même. Il y a un mois, M. Eric Ciotti est venu nous présenter le projet de Papi des Alpes-Maritimes pour la vallée du Var. La première génération de Papi arrive à échéance ; la deuxième viendra conforter les actions entreprises, notamment dans la vallée du Var. Le conseil général des Alpes-Maritimes y investit entre 60 et 70 millions d'euros, avec l'aide de l'Union européenne et de l'Etat.

Une directive européenne impose à l'Etat de définir d'ici trois ans une stratégie, comme au Pays-Bas et au Royaume-Uni : il faut savoir contre quoi on veut se protéger et comment. Aux Pays-Bas, on craint la crue du millénaire, et l'enjeu est vital. En France, on songe plutôt à la crue centennale. Il faut changer de philosophie : au lieu d'essayer de prévenir toute crue, il faut améliorer notre capacité de résilience, faire en sorte qu'en cas de crue la vie reprenne normalement au plus vite et que les coûts résiduels soient limités. Tout en prêtant attention aux spécificités locales, il importe donc de mener une réflexion au niveau national. Les mêmes problèmes se posent à Ajaccio, où l'on dispose aussi d'un Papi. Peut-être y en aura-t-il un plus tard à Alger. Toujours est-il que je suis impressionné par la collaboration entre collectivités.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion