J'espère qu'à l'issue de vos travaux, le législateur pourra faire quelque chose, car on manque cruellement de cadre légal. Fin 2006, une amie vétérinaire, chef de service dans une préfecture de l'Ouest, effectuait des patrouilles avec des gendarmes pour inspecter le coffre des voitures afin de rechercher des moutons abattus clandestinement. Il se trouve que cette fin d'année coïncidait avec l'Aïd el-Kébir. On a tous entendu parler de mouton égorgé dans la baignoire, mais je ne connaissais pas l'histoire du mouton dans le coffre de la voiture ! C'est elle qui m'a parlé des sacrificateurs qui opéraient dans les abattoirs, et des contrôleurs chargés de la certification. J'ai ainsi découvert l'existence d'une économie dont j'ignorais pratiquement tout. Etant journaliste économique, j'ai déroulé le fil : voilà où cela m'a mené !
Je ne me suis pas attelé tout de suite au sujet. J'ai d'abord mené plusieurs travaux sur des thèmes différents puis y suis revenu. J'ai présenté un projet de synopsis à mon éditeur. Ce thème l'a intéressé immédiatement.
J'ai signé en juin 2001, pour une remise de manuscrit en juin 2012, bien avant la polémique qui a eu lieu pendant la campagne présidentielle. Quand la polémique s'est développée, j'étais désespéré : en effet, le peu de chose que je croyais avoir appris et que les gens ne savaient pas, je les voyais s'étaler jours après jour dans la presse, et à la radio !