Il est difficile de répondre de manière précise, dans la mesure où les situations sont très diverses selon les départements. Quand, au début des travaux, on a réalisé des sondages dans notre réseau, on a tout de suite compris que tout le monde y était favorable, ce qui m'a surpris. Dans toutes les assemblées générales, tous les collègues commençaient leur intervention en disant qu'il s'agissait d'une bonne réforme, et qu'il fallait la mener à bien, même si cela était difficile ! A l'époque, entre 10 et 15 % devaient passer à l'acte à la rentrée 2013.
Les situations sont très variées d'un département à l'autre. Dans certains, la totalité des collectivités sont passées aux nouveaux rythmes, dans d'autres, pratiquement aucune ! On peut imaginer qu'au-delà des aspects ponctuels, certains mots d'ordre politiques ont fortement pesé sur le choix des communes. Dans l'ensemble, ce sont plutôt des communes rurales qui sont passées à l'acte. Elles ont conscience que c'est une manière de répondre à la disparité de l'offre qui existe par rapport aux communes urbaines.
Le scepticisme est toutefois assez grand. Dans le département de l'Indre, notre assemblée générale, qui s'est tenue il y a un mois, portait sur le thème de la réforme des rythmes scolaires. J'avais demandé à trois maires dont la commune était passée aux nouveaux rythmes de venir expliquer comment ils s'y étaient pris. Tout le monde était fort perplexe. Chacun fait en effet référence à ce qu'il connaît, et le met en perspective avec les moyens dont la commune dispose.
L'étude menée par l'Association des maires de France (AMF), qui montre un pourcentage important de satisfaction, doit être prise en compte, mais également relativisée, car elle ne concerne que 4 000 écoles, ce qui est très faible. C'est une question que doit se poser le ministre ! Je vais le dire brutalement : c'est un « flop », malgré la carotte des 50 euros et le chantage inacceptable consistant à menacer les communes qui n'auront pas mis la réforme en marche de ne rien percevoir l'année prochaine, ce qui est proprement scandaleux !
On a demandé dès le début que la somme non consommée la première année soit reportée pour tout le monde sur la seconde, ce qui est en train de se faire. Ce n'est évidemment pas suffisant : encore faut-il y mettre un peu de liant !