Intervention de Bogdan Klich

Commission des affaires européennes — Réunion du 17 juin 2021 à 9h30
Institutions européennes — Réunion avec les commissions des affaires européennes du bundestag de la chambre des députés du sénat polonais et du sénat français « triangle de weimar »

Bogdan Klich, Président de la commission des affaires étrangères et européennes du Sénat Polonais :

Cette conférence n'en est qu'à un stade préliminaire mais je pense qu'elle pourra conduire à un changement dans les traités. Nous avons besoin d'une Union qui fonctionne mieux conformément au principe de subsidiarité et qui garantisse la sécurité extérieure et intérieure. Nous devons avoir une politique étrangère capable de répondre aux défis internationaux, notamment en Lybie, en Biélorussie et en Russie. L'Union doit savoir traiter les grands enjeux comme ceux relatifs à la gestion des changements climatiques ou la politique de développement. L'Union doit être plus résiliente.

Les citoyens devraient être davantage inclus dans le processus de prise de décision, et le Parlement européen avoir plus de compétences. Le champ de la procédure législative ordinaire devrait être étendu. Les parlements nationaux devraient être plus consultés. Peu de citoyens savent ce qu'est la conférence des organes spécialisés dans les affaires communautaires (la COSAC) qui regroupe les commissions des affaires européennes des États membres. Ces consultations devraient être plus profondes et plus fréquentes.

Nous avons besoin d'une Union qui contrôle mieux le respect de l'État de droit et des droits fondamentaux car si nous voulons élargir la démocratie à l'extérieur, nous devons la respecter chez nous, en Europe. Il faut donc que la Commission européenne réponde au défi qui lui est lancé et que l'article 7 du Traité sur l'Union européenne soit correctement appliqué.

La participation à la vie politique européenne ne doit pas seulement impliquer le Parlement européen ou les citoyens les plus actifs, elle doit être en lien avec les ONG qui représentent le coeur de la démocratie au niveau national et paneuropéen. Nous devons donc soutenir les citoyens, leurs associations et les fondations.

Nous avons besoin d'une Union qui protège la classe moyenne et les PME et soit en faveur de l'économie sociale de marché. Nous avons besoin d'une Union qui permette une meilleure innovation et des technologies de pointe afin que l'Europe ne soit pas derrière les autres puissances mondiales sur le plan économique et scientifique. Nous avons besoin d'une Union qui, de manière efficace, soutienne la reconstruction des économies, des systèmes de santé et éducatifs après la pandémie.

Nous avons enfin besoin d'une Union qui contrecarre les effets du réchauffement climatique et soutienne les libertés de circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux. Il s'agit du coeur du marché européen.

Il faut que l'Union protège contre le terrorisme international et la cybercriminalité. Ce sont des domaines pour lesquels des changements dans les traités sont nécessaires. Nous avons besoin d'une Union qui, selon une disposition ancienne datant du traité de Maastricht, parvienne à construire une défense commune en complément aux engagements pris au sein de l'OTAN afin que les citoyens se sentent en sécurité.

Ces questions sont essentielles et nous devons faire passer, dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe, le message de l'importance du triangle de Weimar.

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