Intervention de Marie-Claude Cortial

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 29 janvier 2014 : 1ère réunion
Audition de responsables d'associations d'éducation populaire

Marie-Claude Cortial, Collectif des associations pour l'école :

Le CAPE, qui regroupe une vingtaine d'associations et d'acteurs du monde pédagogique, a été associé dès 2010 à la consultation sur les rythmes scolaires et le temps éducatif et a ainsi posé les jalons d'une réflexion qui se retrouve dans la loi Peillon. Le CAPE soutient ainsi cette loi qui vise à transformer en profondeur le système éducatif national pour répondre aux enjeux du XXIème siècle.

S'agissant des rythmes éducatifs, nous jugeons essentiel de maintenir un cadre national, ce qu'a fait le décret de 2013. Par ailleurs, il importe de prendre en considération les temps d'apprentissage et d'éducation qui se déroulent en dehors de l'école pour définir un cadre cohérent favorable à la croissance de l'enfant. Il faut, à cet égard, rappeler que les parents sont les premiers éducateurs et reconnaître une diversité des temps d'éducation et d'apprentissage qui participent à une éducation partagée.

En tant que membre du comité de suivi des rythmes scolaires, le CAPE suit ainsi l'application du décret de février 2013 sur le terrain. Cette réforme a pour objectif de transformer le système éducatif, obéissant en cela à des objectifs politiques qui visent une meilleure réussite des élèves, aussi bien dans les apprentissages que dans leur construction personnelle. Elle entend également lutter contre les inégalités en garantissant l'accès des enfants à des savoirs larges et épanouissants. Un tel projet global implique d'être évalué dans la durée.

Cette réforme s'apparente, pour le CAPE, à une révolution copernicienne dont la communauté éducative sur un territoire donné est l'un des rouages essentiels. Pour preuve, la réflexion commune débutée au printemps 2013 associant aux collectivités territoriales qui ont opté pour l'application de la réforme des rythmes scolaires dès cette année, les enseignants et les animateurs. La démarche d'organiser les temps d'activité périéducative (TAP) de manière distincte selon les territoires s'est d'ailleurs avérée un succès en raison du dialogue des acteurs mobilisés.

Le CAPE a constaté la capillarité entre les différents temps éducatifs et péri-éducatifs qui va entraîner une transformation des pratiques pédagogiques et une complémentarité des approches éducatives. Le socle commun revisité fournit d'ailleurs l'une des bases de la réflexion commune autour des rythmes scolaires.

En particulier, il conviendra de réfléchir à l'instance de régulation de ce nouveau mode de gouvernance territoriale autour de l'éducation partagée. De ce fait, il faut repenser le projet d'école qui doit se préoccuper de l'ensemble des temps éducatifs et s'articuler autour des autres institutions éducatives. À ce titre, la continuité avec le Bulletin officiel de l'éducation nationale qui précisait, dès 1990, qu'il fallait donner comme mission au cadre national de placer l'enfant au centre du système éducatif, tout en prenant en compte la diversité des situations dans lesquelles il évolue, nous paraît manifeste.

C'est pourquoi nous pensons que le projet d'école ne peut se réaliser pleinement que s'il est placé dans son environnement socio-culturel et économique, en englobant également les rythmes scolaires, les conditions de vie dans l'école et enfin les activités périscolaires et complémentaires de l'école.

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