Intervention de Mary-Laure Davy

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 29 janvier 2014 : 1ère réunion
Audition de responsables d'associations d'éducation populaire

Mary-Laure Davy, Vice-Présidente de Jeunesse au plein air :

La mise en place de la réforme n'a pu que réjouir les mouvements laïcs. Notre association est engagée aux côtés des collectivités territoriales dans la mise en oeuvre et l'évaluation des projets éducatifs de territoire depuis l'année dernière. La mise en place des rythmes scolaires a ainsi suscité une grande satisfaction parmi les usagers, mais elle ne fonctionne qu'à la condition que les municipalités relaient, au niveau local, l'ambition portée par la loi à l'échelle nationale.

Jeunesse au plein air considère que la réforme va au-delà des rythmes scolaires et concerne les rythmes éducatifs et familiaux, tout en impliquant nécessairement les parents qui demeurent les premiers éducateurs de leurs enfants.

Il nous faut accompagner les collectivités dont les éducateurs, ou les animateurs, se voient attribuer des temps partiels subis. Le temps morcelé ne permet pas de leur proposer une formation qui réponde à leurs besoins et leur permettent de se sentir pleinement investis dans leurs missions. Mais, dans un contexte pré-électoral, les demandes dans ce domaine semblent quelque peu figées... Il faudra certainement attendre la fin de la séquence électorale pour que des demandes de formation soient à nouveau exprimées.

La mise en oeuvre de la réforme se heurte également aux inégalités territoriales et aux difficultés que connaissent certains territoires, notamment les plus ruraux. Si notre association préconise la mutualisation des moyens, il faut cependant reconnaître que les municipalités demeurent le coeur des projets éducatifs de territoire.

Je m'interroge également sur les conséquences des dérogations au taux d'encadrement accordées pour les activités périscolaires : sera-t-il encore possible de conduire des activités pédagogiques de qualité ?

En outre, notre association considère que les départs en vacances permettent l'émancipation des enfants. À ce titre, la réforme actuellement conduite pourrait inspirer le projet de refondation des colonies de vacances actuellement porté par Mme Valérie Fourneyron, ministre des sports.

Certaines inquiétudes se font également jour au sein des collectivités. Ainsi, la mise en oeuvre de la réforme implique de redéfinir les accueils de loisirs auparavant fixés au cours de la journée du mercredi et dont les modalités de financement par les caisses d'allocations familiales (CAF) doivent encore être précisées. La diversité des territoires suscite également des craintes quant à l'égal accès de tous les enfants aux dispositifs définis, au niveau national, par la loi.

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