Intervention de Alain Rei

Mission commune d'information sur les rythmes scolaires — Réunion du 29 janvier 2014 : 1ère réunion
Audition de responsables du groupement de défense des idées des directeurs gdid

Alain Rei, président du Groupement de défense des idées des directeurs (GDID) :

Nous vous remercions pour votre invitation qui nous donne l'occasion de nous exprimer sur la réforme des rythmes scolaires, qui est révélatrice des tensions et des blocages qui traversent l'école, ainsi que des difficultés à la faire évoluer.

Le GDID est l'association nationale des directrices et directeurs d'école qui a pour objectif la reconnaissance du métier de directeur d'école, puisqu'aujourd'hui celui-ci n'existe pas dans un cadre juridique précis.

Le constat est celui formulé par nombre de rapports, au premier rang desquels l'enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) et la quasi-totalité des organisations du secteur éducatif qui avaient signé l'appel de Bobigny : le retour à cinq matinées d'enseignement permettrait un étalement plus propice des apprentissages. Il faut aussi tenir compte des situations locales, et tel est le sens des projets éducatifs territoriaux (PEDT).

Si le constat est partagé, les blocages sont arrivés très vite avec une intensité surprenante de la part d'acteurs qui tentent de freiner la mise en application de la réforme. Pour notre part, nous nous inscrivons dans une perspective légaliste pour que celle-ci soit mise en oeuvre.

Si l'on cite les textes, il est précisé dans une circulaire du 6 février 2013 que « les conseils d'école peuvent proposer des projets d'organisation des temps scolaires. L'inspecteur de l'Éducation nationale (IEN) chargé de la circonscription d'enseignement du premier degré formule un avis sur ces projets et les transmet au directeur académique des services de l'Éducation Nationale (DASEN). Les communes ou les EPCI compétents peuvent également proposer des projets d'organisation des temps scolaires des écoles situées sur leur territoire ». A cet égard, nous exprimons un regret : nous aurions préféré que le conseil d'école soit porteur des projets, alors que la rédaction de la circulaire ouvre la possibilité d'une mise en concurrence des conseils d'écoles et des IEN qui devraient pourtant travailler en commun pour construire un projet pertinent. Nos adhérents nous ont fait savoir que la plupart des projets sont venus des IEN et n'ont pas été portés par les conseils d'école, ce qui peut, selon nous, expliquer certaines crispations sur une série de sujets : le partage des locaux scolaires, la cohabitation d'activités dans un même lieu et le passage entre les temps scolaires et périscolaires.

Pour nous, le directeur d'école joue un rôle majeur qui le place au coeur du système. Il est le garant du projet d'école, le responsable de son organisation et la personne qui l'incarne aux yeux des parents et des autres acteurs.

Le dialogue local entre partenaires est la base essentielle d'une construction cohérente, non seulement des temps d'apprentissage scolaire, mais plus globalement du temps éducatif de l'enfant. Ce traitement local nécessite une concertation entre tous les acteurs : partenaires municipaux, famille, éducation nationale. Le directeur se situe au croisement de leurs différents intérêts, en vue d'une évaluation des dispositifs qui en garantit la pertinence.

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