L'autonomie ne signifie en aucun cas faire tout ce que l'on souhaite. Il s'agit de prendre du pouvoir à l'échelon supérieur pour le redistribuer et agir localement. Les blocages ont été la conséquence de deux ruptures : d'une part, entre les enseignants et les ministères, qui ont multiplié les structures intermédiaires au rythme des changements de titulaires du portefeuille ministériel, alors même que la politique des cycles de 1989 reste encore à accomplir ; le projet d'école et le conseil d'école ont représenté un premier pas vers l'autonomie locale ; d'autre part, il y a eu une rupture du contrat implicite entre la Nation et les enseignants du primaire, jadis les hussards noirs de la République, aujourd'hui en voie de déclassement ; la contrepartie de cette évolution a été, d'une certaine manière, de pouvoir disposer de vacances plus longues, et les enseignants se disent que même cela est remis en cause. La communication ministérielle a souligné que le nombre d'heures n'était pas modifié. Pourtant, la réforme a impliqué un déplacement de plus par semaine, ce qui a un impact sur l'organisation sociale d'un métier fortement féminisé.
Il est aujourd'hui essentiel de rétablir de l'horizontalité dans la gouvernance et d'expérimenter l'autonomie des écoles qui ont un statut d'établissement. Quand un maire se pose des questions sur les rythmes scolaires, il lui est plus facile de discuter avec le directeur d'école qu'avec l'IEN.
La concertation a été réelle, notamment pour la préparation du projet de loi pour la refondation de l'école. Le dialogue entre le ministère et les syndicats est constant. Les blocages ont plus porté sur les non-dits de la concertation. Au demeurant, certains acteurs, comme les DASEN, n'ont pas la culture du consensus et des maladresses ont été commises.