Intervention de Didier Marie

Commission des affaires européennes — Réunion du 15 décembre 2022 à 8h30
Voisinage et élargissement — Élargissement de l'union européenne - communication

Photo de Didier MarieDidier Marie, rapporteur :

Les contacts que nous avons eus en Bosnie m'amènent à nuancer quelque peu la photographie qui résulte du processus électoral.

Au niveau fédéral, et dans chacune des entités ethniques, les chiffres semblent indiquer que les choses ne bougent pas, et même que la situation se radicalise. Mais à l'échelon local, on voit poindre une nouvelle génération d'élus qui ne se présentent pas nécessairement sous la bannière d'un parti ethnique. Le meilleur exemple est la maire de Sarajevo, âgée de moins de 40 ans. On sent aussi dans la société civile une volonté de dépassement de ces clivages. Mais le monde politique, passablement corrompu, tient encore le système et écrase les tendances nouvelles. En tous cas, je suis revenu de Bosnie moins pessimiste qu'en y arrivant.

La France a proposé en 2020 une nouvelle méthode pour infléchir les modalités d'entrée dans l'UE et les rendre plus dynamiques. Cela ne va pas encore assez loin. Nous devons, au fur et à mesure des progrès de ces pays, faire des ouvertures pour les amener à participer au marché intérieur et à bénéficier de l'ensemble des politiques européennes de façon graduelle. C'est un enjeu majeur : si nous voulons accélérer les processus d'adhésion, nous devons faire en sorte que les citoyens de ces pays sentent que l'UE leur apporte quelque chose de plus concret qu'un espoir lointain.

Les décisions prises à Tirana sont plutôt positives à cet égard, puisqu'elles prévoient l'ouverture à un certain nombre de politiques européennes. Nous devons aller encore beaucoup plus loin, beaucoup plus vite, pour accélérer les choses au sein des pays qui ont une aspiration européenne et démocratique, car ils ont besoin d'être aidés.

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