Ce que nous venons d'évoquer est le reflet du comportement constant de Bruxelles. Je précise que je suis un Européen convaincu, que j'ai toujours milité pour l'Europe, mais pas pour cette Europe-là.
Tout d'abord, un certain nombre d'élus, quel que soit le groupe politique auquel ils appartiennent, deviennent, dès lors qu'ils sont élus, les représentants de l'Europe dans leur pays et non pas le représentant de leur pays en Europe. Ils sont pris en charge par la technostructure européenne, qui coupe tout lien entre les élus et les intérêts nationaux.
Ainsi, lors d'une réunion à Bruxelles en pleine crise migratoire, nous avons posé une question simple : alors que les hot spots étaient situés sur la rive nord de la Méditerranée, nous avons demandé s'il ne valait pas mieux les positionner sur la rive sud. Une haute fonctionnaire espagnole - pas une élue ! - m'a dit qu'elle ne répondrait pas à ma question, car elle ne correspondait pas à ses convictions ! Cerise sur le gâteau, le Directeur général adjoint chargé de ces sujets nous a dit que, nous, Parlementaires nationaux, nous étions là pour expliquer à nos concitoyens sur le terrain ce que, eux, décidaient. Telle est la vision que Bruxelles a des Parlements nationaux !
Si nous ne mettons pas les pieds dans le plat, les choses vont continuer ainsi. Je pense qu'il faut de temps en temps infliger des défaites à ces « petits marquis » et leur montrer que les décisions, c'est dans les Parlements nationaux qu'elles se prennent !