Intervention de Georges Baroni

Mission d'information Méthanisation — Réunion du 30 mars 2021 à 16h30
Audition de représentants d'organisations syndicales agricoles — Audition de Mm. Olivier dauGer administrateur en charge des questions climatiques de la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles fnsea christophe chatet membre du conseil d'administration des jeunes agriculteurs georges baroni responsable de la commission énergie de la confédération paysanne et alain sambourg représentant de la coordination rurale

Georges Baroni, responsable de la commission énergie de la Confédération paysanne :

J'ai entendu quelques « erreurs ». Aujourd'hui, l'acceptabilité de l'hydrogène dans les pipelines de gaz ne dépasse pas 3 %. En effet, l'hydrogène fuit à travers les joints des tuyaux, ce qui nécessite une métallurgie spécifique. Ne commençons pas à dire que l'hydrogène vert sera demain fabriqué à partir de nos productions agricoles ! Je rappelle également une règle physique : produire de l'hydrogène consomme exactement la même quantité d'énergie qui a été produite.

La présence de sulfure d'hydrogène (H2S) dans le biogaz est liée à la mauvaise qualité des systèmes de purification actuellement mis sur le marché : ils sont même très mauvais. Les pouvoirs publics ont accepté le principe que dans le gaz mis à l'atmosphère lors de la purification, on accepte 3 % de méthane du volume de biogaz traité. C'est aberrant de mettre à l'atmosphère du méthane qui a un pouvoir de GES 24 fois plus important que le CO2.

La problématique de la pureté du biogaz produit injecté dans le réseau rejoint celle de la conduite et de la gestion d'un méthaniseur. La Confédération paysanne a toujours fait valoir que les paysans ne sont pas des spécialistes de conduite d'une unité physico-chimique relativement complexe. Nous le constatons à travers les incidents, les accidents, mais aussi avec l'impureté du gaz. Il est certain que Gaz Réseau Distribution France n'acceptera pas de gaz ayant une teneur en H2S supérieure à la norme du gaz naturel arrivant dans votre cuisinière. Par ailleurs, le taux d'H2S et de soufre dans le méthaniseur va poser, dans les années à venir, un énorme problème. En effet, la corrosion produite par les composés sulfureux à quelque endroit que ce soit dans le processus de méthanisation entraîne une dégradation des ciments, des plastiques, des caoutchoucs et des métaux, qui ne sont pas d'origine prévus pour résister à ces composés sulfureux.

J'invite donc mon collègue de la FNSEA, qui connaît bien ces problèmes techniques et qui affirme que l'énergie pourra être stockée grâce au gaz, à revoir ses calculs.

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