Je voudrais répondre au sénateur Duplomb qui a fait valoir que l'objectif consiste à sortir des énergies fossiles. Je pense qu'il faut surtout lutter contre le changement climatique. Et pour lutter contre le changement climatique, il faut sortir des énergies fossiles qui émettent des GES. Cependant, les méthaniseurs émettent les mêmes GES et l'environnement n'a rien gagné. C'est même pire, puisque le carbone qui a été stocké dans les cultures pendant 6/8 mois, est envoyé dans l'atmosphère au moment où le méthane est brûlé. Faucher les prairies pour mettre de l'herbe dans un méthaniseur, c'est rejeter dans l'atmosphère le carbone accumulé pendant plusieurs années. La question fondamentale pour l'agriculture est le changement climatique. Il faut bien sûr se prémunir des aléas climatiques, mais aussi lutter contre le changement climatique par des actions positives.
Sur le maïs, je rejoins mon collègue de la Coordination rurale. Les Allemands ont compris que les méthaniseurs les conduisaient à acheter du maïs en Ukraine, qu'ils ne faisaient plus du tout de culture et qu'ils étaient devenus producteurs d'énergie. Nous devons nous prémunir de ce risque.
Enfin, pourquoi inciter de jeunes éleveurs à recourir à l'élevage dans des bâtiments, alors que l'élevage à l'herbe répond aux problématiques du climat, de la protection des sols et même des revenus des agriculteurs ? Nous savons, par des études de l'INRA, que l'élevage à l'herbe est plus profitable que de nourrir les vaches avec des protéines importées d'Amérique du Sud.