Intervention de Olivier Dauger

Mission d'information Méthanisation — Réunion du 30 mars 2021 à 16h30
Audition de représentants d'organisations syndicales agricoles — Audition de Mm. Olivier dauGer administrateur en charge des questions climatiques de la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles fnsea christophe chatet membre du conseil d'administration des jeunes agriculteurs georges baroni responsable de la commission énergie de la confédération paysanne et alain sambourg représentant de la coordination rurale

Olivier Dauger, administrateur en charge des questions climatiques de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) :

La méthanisation ne va pas à l'encontre des systèmes des sols. Il n'y a pas d'opposition entre les systèmes agricoles, aucun système n'est parfait, comme il n'existe pas d'énergie parfaite. La méthanisation peut être un atout pour les systèmes de simplification des sols, si elle est abordée dans un contexte global. Quand la limite (fixant à 15 % le seuil maximum d'approvisionnement en cultures alimentaires dans les méthaniseurs) a été instaurée en France, l'exemple allemand était dans tous les esprits, car nos voisins ont payé très cher l'absence de règle. Par ailleurs, nous ne connaissions pas le potentiel des CIVEs et il était nécessaire de laisser aux agriculteurs une marge de manoeuvre. Aujourd'hui, toutes les études montrent que les méthaniseurs n'utilisent qu'entre 6 et 7 % de ce quota. La question d'une baisse progressive de ce taux pourrait être posée.

Sur les énergies, la sortie des énergies fossiles est actée. La question consiste donc à définir les moyens qui permettront de se passer de ces énergies. Nous allons moins consommer. L'énergie électrique dispose d'atouts, mais elle a aussi des limites, comme toute activité humaine. Le gaz issu de la méthanisation est un appoint important. Sa production peut bien entendu être améliorée pour être encore plus verte.

La maîtrise capitalistique est un élément essentiel pour la FNSEA. Elle évite que les agriculteurs ne deviennent des fournisseurs de matières premières et des « exutoires » pour le déversement des digestats dans leurs champs. L'ensemble de la filière est aligné sur cette position, même si certains industriels veulent disposer de leurs propres méthaniseurs.

Enfin, une participation territoriale aux projets, sous forme par exemple de financement participatif (ou crowdfunding en langue anglaise), pourrait représenter une façon de valoriser le travail de l'agriculteur et de mettre en avant l'économie circulaire.

Nous devons également travailler à l'acceptation sociale des projets. Dans ma région des Hauts-de-France, les habitants ne veulent pas d'éoliennes, ni de panneaux photovoltaïques et sont de plus en plus réservés sur la méthanisation. Dans ce contexte, je m'interroge sur le moyen de produire de l'énergie sans énergies fossiles. Nous aurons besoin d'une nouvelle énergie, qui ne sera pas parfaite, toute activité humaine ayant un impact sur l'environnement.

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