Avant de vous répondre, je m'interroge sur la protection du biogaz français. En effet, nous avons des méthaniseurs qui produisent du gaz dans les pipelines de consommation et une partie du biogaz qui part dans les pipelines d'exportation, mélangée avec du méthane venant par exemple d'Algérie ou de Russie. Qu'en est-il également des importations de biogaz produit à l'intérieur de l'Union européenne ? Dans quelle mesure notre objectif national de 28 térawattheures serait-il atteint dans de telles conditions ?
Sur la maintenance et la durabilité des méthaniseurs, nous sommes confrontés à des problèmes de maîtrise d'oeuvre. À l'intérieur des installations, le pH est compris entre 6 et 7, ce qui use les parois et les sols. En Allemagne, le béton des méthaniseurs a été refait après 15 ou 20 ans de fonctionnement. En France, il existe des normes d'infiltration d'eau. Il faut couvrir trois hectares avec du bitume et du ciment pour étanchéifier le sol. Les services de l'État contrôlent régulièrement l'absence d'infiltration d'eau dans les sols et peuvent décider une mise à l'arrêt de l'équipement si les normes ne sont pas respectées. Enfin, s'agissant de la dégradation des mélangeurs liée à la corrosion, quand les hélices des installations sont en panne, elles tombent dans le méthaniseur et il est nécessaire de le vider pour les changer.
L'exploitant doit également contrôler la qualité du gaz. Pour cela, il loue, pour 70 000 euros par an, un « local » à GRDF. Le méthane arrive dans ce local et il est analysé par un dispositif qui décide s'il peut être injecté ou non dans le réseau. L'agriculteur ne dispose pas des données qui conduisent aux choix de GRDF et doit souvent investir dans son propre système d'analyse pour les comprendre.
Enfin, le projet doit être construit en lien avec les enfants des agriculteurs, pour éviter tout problème de succession.