Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
Il y a deux jours, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publiait la synthèse de son sixième rapport. Ce document, très attendu, résonne comme un coup de semonce. L’humanité est au pied du mur. Face au réchauffement climatique, c’est agir ou périr.
Monsieur le ministre, le gouvernement auquel vous appartenez et l’Union européenne en ont bien conscience, ce dont témoignent les efforts d’accélération de la transition environnementale.
Pourtant, aujourd’hui même paraît une étude sur l’impact que risque d’avoir cette transition sur l’emploi dans notre pays. Selon cette étude, qui émane du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii), un service qui dépend de Matignon et dont la qualité des travaux n’est plus à démontrer, la transition écologique pourrait avoir le même effet que la désindustrialisation ayant eu lieu depuis 1997.
À l’heure où Bercy achève la coconstruction de son projet de loi pour une industrie verte, le problème est crucial. Les auteurs de l’étude soulignent que, « selon la Commission européenne, entre 35 % et 40 % des emplois pourraient être touchés par la transition écologique ». La question clé est de savoir s’il pourra y avoir une réallocation de main-d’œuvre fluide entre les secteurs gagnants, c’est-à-dire les secteurs décarbonés, et les secteurs polluants.
Dans la situation actuelle, rien n’est moins sûr, car, jusqu’à présent, les plans sociaux ne se sont jamais faits sans casse humaine, au moins pour les travailleurs les moins qualifiés, qui ont toujours peiné à retrouver un emploi et encore plus à ne pas subir une importante baisse de salaire.
Monsieur le ministre, ma question est simple : comment anticipez-vous le problème de la mutation nécessaire de l’emploi dans le cadre de la transition vers une industrie verte ?