Ma question s’adresse au ministre de l’intérieur et des outre-mer.
La France est dans la rue pour manifester son désaccord profond avec le passage en force d’une réforme des retraites qu’elle rejette en bloc. Cette réforme n’est pas soutenable d’un point de vue humain et social, et son poids repose exclusivement sur les efforts des travailleuses et travailleurs.
C’est dans ce contexte très tendu qu’était prévu l’examen au Sénat du projet de loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration, à compter de mardi prochain.
Alors que les étrangers voient leurs droits particulièrement dégradés en France, qu’ils sont soumis à des conditions de plus en plus exigeantes et à des procédures toujours plus complexes, qui les maintiennent dans des situations de précarité et d’insécurité juridique et administrative inacceptables, une réforme de ces droits mérite d’être abordée avec sérénité et sérieux.
C’est pourquoi, au vu du contexte actuel, le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain a demandé que ce projet de loi soit retiré de l’ordre du jour de notre assemblée.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous préciser les propos du Président de la République, qui semble annoncer une série de textes découpant votre projet de loi à la manière d’un puzzle ?
Quoi qu’il arrive, le Gouvernement peut et doit prendre rapidement les mesures qui s’imposent en matière de régularisation des travailleurs étrangers. Il n’est pas besoin d’une loi pour réviser au plus vite la liste des métiers en tension, dans le cadre d’une concertation avec les partenaires sociaux, ou pour donner des instructions aux préfets en faveur de l’admission au séjour des étrangers qui contribuent chaque jour à l’effort national – et cotisent pour nos retraites.
Dans l’attente de mesures législatives permettant de sécuriser durablement leur séjour et leur emploi, il convient de ne pas maintenir ceux-ci dans une situation inadmissible de précarité et d’agir rapidement avec les outils existants. Monsieur le ministre, qu’attend donc le Gouvernement pour agir face à ces urgences ?