On a du mal à mettre un contenu précis sur la question de l'autonomie. On ne sait pas quand elle s'applique et quand elle s'efface. Ainsi, la réforme de l'accès aux études de santé a vu fleurir en France une réforme par université, avec de très grandes disparités - alors qu'un médecin reste un médecin, et que les enseignements sont normés. Cette réforme a fait apparaître un vrai problème de pilotage national, d'alerte, voire de cadrage. Nonobstant l'autonomie des universités, sur un objectif d'intérêt public et de santé publique aussi majeur, on doit pouvoir recruter de la bonne façon des étudiants pour devenir demain médecins et professionnels de santé. Nous n'avons toujours pas de chiffres nationaux sur l'atteinte des objectifs, notamment en matière de pluralisme dans le recrutement et les promotions.
La covid-19 avait mis en évidence la faible valeur ajoutée du cours descendant magistral, en amphithéâtre, et montré que les enseignements plus interactifs, en petits groupes, qu'il s'agisse de travaux dirigés (TD), de mentorat ou de tutorat, étaient plus intéressants. La numérisation peut donc servir plutôt aux enseignements magistraux. C'est une grande opportunité pour les territoires et la décentralisation. L'avez-vous examinée ? Les collectivités territoriales seraient très allantes pour accompagner des enseignements dirigés, plus faciles à mettre en place dans les antennes.
Parcoursup montre une forte disparité de l'allocation des bacheliers entre le siège et les antennes, qu'il s'agisse du niveau social ou de la réussite. L'absence de transparence des algorithmes locaux, qui dépendent de chaque université, n'a-t-elle pas aggravé ces clivages ? Les meilleurs bacheliers sont choisis par Parcoursup pour aller dans l'établissement siège...
Les regroupements au forceps par fusion-absorption ou offre publique d'achat (OPA) d'un site sur un autre, pour faire des universités reconcentrées, n'aboutissent pas toujours à de bons résultats. Pourtant, les aides de l'État et de certaines collectivités sont conditionnées à ce mouvement de fusion-absorption. Est-il indispensable ?