Le classement de Shanghai, à mon avis, a beaucoup perdu de sa force, depuis quelques années déjà. Il a été créé pour répondre à une question très simple : où dois-je envoyer mes enfants pour qu'ils fassent les meilleures études ? Mais nous n'avons pas rencontré en France de parents d'élèves se posant cette question en prenant le classement de Shanghai comme référence. La question se pose à eux, évidemment, mais le classement de Shanghai n'est pas leur bréviaire et la plupart d'entre eux ne le connaissent pas.
Certes, ce classement a constitué un choc, et sa troisième édition, en 2007, a été à l'origine de nombreux bouleversements. Mais il n'a jamais pénétré la société française, et notamment le monde des parents d'élèves, auprès de qui il devait pourtant trouver son public. Son audience est restée concentrée dans le microcosme, où chacun s'est demandé pourquoi il occupait tel ou tel rang. Je crois donc que c'est un sujet qui est à présent derrière nous.
Comment faire pour mieux évaluer les changements de paradigme ? Je n'ai pas de réponse toute faite. Sans doute faudrait-il que le Hcéres reçoive le mandat d'évaluer ces questions de territorialité dans leur globalité, sans oublier la recherche. On peut aussi imaginer des instances d'évaluation spécialisées sur cette question.
Vous avez légèrement exagéré la portée de nos conclusions en disant que nous étions pour un renforcement du niveau académique, et notamment du recteur délégué. Nous avons surtout demandé que l'on clarifie sa position, qui reste floue et incertaine. Il sera toujours temps, alors, de voir si c'était une bonne ou une mauvaise idée, au fil de l'expérience.