Monsieur le ministre de l’intérieur, samedi dernier, la Guyane s’est réveillée sous le choc : Arnaud Blanc, maréchal des logis-chef de l’antenne locale du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), a été tué lors d’une opération de lutte contre l’orpaillage illégal. Nos pensées vont à sa famille et à ses proches, ainsi qu’à ses frères d’armes.
Ce drame intervient quelques jours après que des hommes armés de kalachnikovs ont braqué un autre site d’orpaillage et pris en otage le personnel, ainsi qu’un pilote d’hélicoptère.
Ces incidents sont les conséquences d’une forte augmentation de l’orpaillage illégal, mais aussi de la présence de factions en provenance du Brésil.
Nous ne sommes pas au bout de nos peines. En effet, depuis son investiture, le président Lula a déclaré la guerre à l’orpaillage clandestin au Brésil. Ainsi, près de 20 000 garimpeiros ont été chassés de la réserve Yanomani.
On estime à 5 000 le nombre d’orpailleurs illégaux qui pourraient ainsi rejoindre la Guyane et porter à 11 000 le contingent de chercheurs d’or illégaux sur notre territoire.
Pour ne rien arranger, sur les marchés internationaux, le cours de l’or ne cesse de s’envoler ces dernières semaines, rendant les sous-sols de la Guyane plus attrayants que jamais. Vous connaissez, monsieur le ministre, les enjeux environnementaux et sécuritaires auxquels est confrontée la Guyane.
En 2017, le Président de la République lui-même avait conditionné nos aides et nos relations diplomatiques avec le Brésil et le Surinam à une coopération policière et judiciaire contre l’orpaillage illégal. Six ans plus tard, et malgré les opérations Harpie, l’orpaillage illégal demeure un fléau hors de contrôle.
C’est pourquoi, monsieur le ministre, je souhaiterais connaître précisément les mesures que vous entendez prendre pour intensifier l’action de l’État en matière de lutte contre l’orpaillage illégal, préserver l’intégrité du territoire guyanais, protéger les populations guyanaises et préserver l’environnement.