Madame la sénatrice Imbert, 21 000 officines couvrent actuellement le territoire national. Elles représentent souvent, du fait de leur grande visibilité, le premier recours à un professionnel de santé. Je tiens à les saluer, car elles tiennent cette première ligne dans de nombreux territoires et ont assuré leurs fonctions pendant la crise sanitaire, ainsi qu’aujourd’hui encore, au quotidien.
Vous l’avez dit, l’immense majorité du territoire est couvert par ces officines. Pour autant, il existe encore des territoires – je pense à la Corse et à la Guyane – où 18 % de nos concitoyens sont trop loin d’une pharmacie. C’est également plus ou moins le cas dans certains endroits du Grand Est, que je connais bien, et du Centre-Val de Loire. La situation n’est donc pas totalement satisfaisante, même si elle est globalement tout à fait correcte.
Le décret que vous évoquez, prévu par l’ordonnance du 3 janvier 2018, vise à établir un dispositif d’adaptation territoire par territoire. C’est tout l’esprit de la réforme du système de santé que nous portons, ainsi que des CNR (Conseils nationaux de la refondation) territoriaux Santé, qui ont été mis en place dans une logique de dialogue territorial avec les professionnels de santé concernés, les élus et les citoyens.
Dans cette logique, nous sommes en train d’élaborer des critères, pour que ce décret soit le plus opérationnel possible : des critères de distance, mais également de population, en particulier pour les territoires comptant de nombreuses personnes âgées qui ne peuvent se déplacer. Il s’agit d’un travail de dentellière, territoire par territoire. Voilà pourquoi la rédaction du décret n’est pas tout à fait achevée.
Nous ne nous interdisons rien. Je discute actuellement avec les représentants des pharmaciens, afin de proposer une réponse à ceux de nos concitoyens vivant trop loin d’une officine de pharmacie.