Non, je parle de manière générale. Le rapport contient des exemples intéressants. Il y a un véritable coût réputationnel qui fait hésiter certaines personnes, surtout lorsque la motivation n'est pas idéologique, ou qu'elle ne va pas jusqu'au partage d'idée, mais plutôt à l'identification d'un ennemi commun. En France, l'une des chances de la Chine, c'est l'antiaméricanisme. Les Chinois arrivent à pénétrer certains segments de la société en misant sur l'antiaméricanisme, et des gens aident la Chine non par amour du régime chinois, ou parce qu'ils sont convaincus par l'idéologie prônée par Xi Jinping, mais parce qu'ils sont tout simplement antiaméricains.
Vous avez parlé de « remaoïsation ». Il faut faire attention : le durcissement du régime n'est pas sa maoïsation. La maoïsation d'un régime repose sur la mobilisation des masses. Le régime maoïste est comme Janus, il a un visage institutionnel, celui de l'État, et un autre visage, celui des mobilisations populaires. Pensons au Grand bond en avant, ou à la Révolution culturelle : ces fièvres populaires, caractéristiques du maoïsme, ne correspondent pas à ce que fait Xi Jinping aujourd'hui. Il faut faire attention à ne pas faire d'erreur d'analyse.