Madame la sénatrice Florence Blatrix Contat, je vous prie d’excuser l’absence du ministre de l’agriculture, qui accompagne le Président de la République en Chine. Je vais tâcher de répondre à votre question à sa place.
Nous partageons l’envie de nous débarrasser des pesticides ayant un impact sur la santé des gens. Comme vous l’avez dit, l’impact de celui que vous évoquez est non pas avéré, mais suspecté. Le principe de précaution doit donc l’emporter, comme c’est le cas pour toutes les substances susceptibles d’avoir des effets sur la santé. C’est le sens de l’histoire et le sens du travail que conduisent la France et l’Europe.
S’agissant de ce pesticide en particulier, l’enjeu de souveraineté alimentaire est, certes, important, mais il s’agit aussi d’être capables d’avancer en Européens sur ces questions.
La France n’est pas une île. Si elle était le seul pays de l’Union européenne à interdire une telle substance, nous nous retrouverions dans une situation abracadabrantesque : elle importerait des produits alimentaires des autres pays européens, parce qu’elle ne serait plus capable de produire elle-même ces aliments, à défaut de substances permettant de les cultiver dans de bonnes conditions. Nous importerions donc à grands frais les produits mêmes qui auraient été soumis à ces substances dans les pays voisins.
Nous souhaitons parvenir à une solution, et l’Europe accorde pour cela un délai de deux ou trois ans. La volonté française, de manière générale, est de se passer de toutes les substances qui peuvent emporter des conséquences sur la santé, et il s’agit d’un objectif partagé.