Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je tiens d’emblée, au nom du groupe Les Républicains, à apporter mon soutien à la proposition de loi que nous examinons cet après-midi et à remercier le président Laurent Lafon, le rapporteur Jean Hingray et Pierre-Antoine Levi pour le travail accompli.
Madame la ministre, notre éminent collègue Pierre Ouzoulias a commencé son propos en dressant un état des lieux des universités. Il a raison : il convient de tenir compte du contexte, du quotidien et de la réalité.
D’abord, les étudiants entrent à l’université essorés par Parcoursup ! Certains d’entre nous, en tant que parents, l’ont expérimenté et peuvent décrire toutes les difficultés que cela engendre.
Ensuite, malgré votre plan en faveur des universités, et même si nous faisons crédit à vos bonnes intentions, madame la ministre, ils sont confrontés à un cadre d’études à revoir. Je repose la question : quel est l’état actuel des universités en France ?
Je me souviens, tout comme vous, de l’université Paris-Sud telle qu’elle était à une autre époque : admettez qu’il était grand temps de raser la faculté de Châtenay-Malabry !
Si vous voulez que les étudiants aient envie d’étudier, il faut leur donner et le cadre et les moyens nécessaires – parce que les moyens des universités, eux aussi, mériteraient que l’on engage un grand débat.
Mon collègue Yves Bouloux et moi-même pourrions aussi vous parler de la faculté de médecine de Poitiers : si elle a été reconstruite à l’époque, c’est uniquement par la volonté politique du président Monory et grâce aux fonds du conseil général.
Nous devons absolument nous préoccuper de l’avenir des universités, car c’est là que les étudiants étudient.
Après avoir décrit le cadre, évoquons le contexte, celui d’une sortie de crise sanitaire, qui a eu pour principale conséquence l’isolement de tout le monde étudiant, et celui d’une inflation qui pèse à tous les étages de la vie étudiante, pas uniquement au niveau de l’alimentation.
Le résultat est là : une précarité au quotidien, alimentaire évidemment, mais aussi en termes de logement et de déplacements. Une bonne moitié des étudiants – vous connaissez les chiffres comme moi – sont obligés de travailler pour payer leurs études.
À côté de ce contexte et de ce quotidien défavorables, il y a une autre réalité – pardonnez-moi de prendre quelques secondes pour insister sur ce point –, on observe également une disparité et même – le mot est fort – une « discrimination » territoriale.