Intervention de Daniel Salmon

Réunion du 13 avril 2023 à 10h30
Questions orales — Option végétarienne quotidienne dans la restauration collective

Photo de Daniel SalmonDaniel Salmon :

Madame la ministre, après deux années d’expérimentation du menu végétarien dans la restauration collective, mesure prévue par la loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, dite Climat et résilience, dans plus de 200 communes, un consensus émergeait sur les bienfaits de ce menu équilibré pour la santé des enfants et vertueux pour l’environnement.

Pourtant, un nouvel arrêté ministériel en cours d’élaboration pourrait imposer une quantité minimale de viande et de poisson dans les cantines, résultat de la contre-offensive de l’industrie agroalimentaire, qui rendrait impossible l’alternative végétarienne pour la restauration scolaire.

Or les bénéfices des repas végétariens sont multiples.

Ils le sont d’abord pour la santé : diminuer notre consommation de viande permet de réduire les risques de maladie chronique d’origine nutritionnelle comme l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires ou encore les cancers.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a aussi confirmé qu’un menu végétarien équilibré apportait la quantité de protéines nécessaire à la santé.

Ensuite, les économies réalisées grâce au menu végétarien contribuent à introduire davantage de viande bio et locale : 20 % des cantines sans menu végétarien en proposent, contre 50 % des cantines avec un menu végétarien quotidien. Il s’agit d’un cercle vertueux profitant à toutes les parties prenantes.

Le menu végétarien est aussi un modèle d’inclusion. En 2019, le Défenseur des droits a ainsi estimé qu’il constituait « une alternative affranchie de freins éthiques, religieux ou sociaux ».

Il est bien sûr également bénéfique pour le climat : l’alimentation représente 24 % de l’empreinte carbone des ménages français. Chaque repas végétarien évite l’émission de 1, 5 kilogramme de CO2 en moyenne, soit dix kilomètres en voiture. Il est indispensable d’adapter notre système alimentaire aux enjeux climatiques et aux limites planétaires.

Madame la ministre, plutôt que de mettre un terme à une expérimentation qui a fait ses preuves, pérennisons-la et laissons aux familles le choix de leur alimentation !

Vous engagez-vous, alors qu’un nouvel arrêté sur les cantines est en cours de rédaction, à permettre à toutes les cantines, des premier et second degrés, de proposer une option végétarienne sur une base quotidienne ?

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