Monsieur le sénateur Mohamed Soilihi, en effet, la justice ultramarine a besoin d'un plan stratégique. Celui-ci existe déjà pour les institutions pénitentiaires – je le démontrerai tout à l'heure.
Je tiens compte des conclusions des États généraux de la justice et je salue l'attitude du garde des sceaux. Celui-ci fait partie des ministres qui s'intéressent fortement à l'outre-mer.
Nous devons mener ensemble le combat pour la prise en considération des outre-mer dans chaque institution, qu'elle soit parlementaire, indépendante ou gouvernementale. Nous ne sommes pas au bout du voyage, mais je salue ce qui a été accompli en ce sens.
Je le répète, un poste de délégué aux outre-mer, directement placé auprès de la secrétaire générale du ministère de la justice, a été créé en 2021. De même, nous allons instituer un poste de délégué aux droits des femmes et aux violences intrafamiliales. Nous avons décidé hier, Isabelle Rome et moi-même, d'établir dans chaque territoire un plan stratégique sur ce sujet, que je déclinerai avec Charlotte Caubel. Et ce n'est pas une histoire d'argent, rassurez-vous.
Pour répondre plus précisément à votre question, deux coordinateurs locaux ont d'ores et déjà été recrutés là où les besoins sont les plus grands : l'un à Mayotte et à La Réunion et l'autre en Guyane. Leur action, combinée à celle du délégué, a permis des avancées concrètes : des concours nationaux à affectation locale sont organisés, dont l'un est en cours et permettra le recrutement en juillet de 7 greffiers à Mayotte – un territoire qui vous tient évidemment à cœur, monsieur le sénateur – et de 10 greffiers en Guyane.
Il nous faut surtout mieux informer les candidats potentiels aux postes localisés en outre-mer. Le secteur de l'informatique étant prioritaire, 14 techniciens du secrétariat général du ministère travaillent sur les réseaux depuis 2020.
Il reste beaucoup à faire dans le cadre de ce plan. Nous pourrons en reparler dans un autre contexte, en particulier pour ce qui concerne Mayotte.