Intervention de Stéphane Le Rudulier

Réunion du 13 avril 2023 à 10h30
Questions orales — Création d'une ligne s

Photo de Stéphane Le RudulierStéphane Le Rudulier :

Monsieur le ministre, la Haute Assemblée a conduit en 2021 une mission parlementaire sur le sujet de l'insécurité à Mayotte.

À l'issue de nos travaux, j'avais formulé, avec le président de la commission des lois et mes collègues Alain Marc et Thani Mohamed Soilihi, 16 recommandations, dont le renforcement des moyens humains du tribunal judiciaire, la création d'une véritable cour d'appel et la construction de locaux adéquats.

Le garde des sceaux s'est rendu à Mayotte en mars 2022 pour y faire une série d'annonces qui vont en partie dans le sens du rapport sénatorial. Mais, alors qu'un jeune greffier mahorais, l'année dernière, a dénoncé ses conditions de travail dans une lettre avant de tenter de mettre fin à ses jours, les recrutements d'agents qui ont été annoncés pour répondre aux besoins sont certes louables, mais insuffisants.

Il faut augmenter, d'une part, les moyens du parquet, et, d'autre part, les moyens d'instruction des juridictions mahoraises. Plus encore, quid de la création d'une véritable cour d'appel en lieu et place d'une simple chambre détachée ? Si l'on nous oppose régulièrement le fait que l'organisation actuelle semble satisfaisante au regard du faible volume des affaires traitées, c'est là faire fi de la réalité mahoraise.

Le procureur de la République comme le président du tribunal judiciaire ont souligné, au cours des auditions que nous avons menées, qu'une grande partie des affaires judiciaires échappe aux juridictions. Cela s'expliquerait parce que les Mahorais n'ont pas une culture judiciaire très développée et préfèrent régler les conflits par eux-mêmes

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