Oui, nos paysans sont soumis à des injonctions contradictoires : produire toujours plus, toujours mieux, toujours moins cher et toujours en concurrence avec des pays qui ne respectent pas nos normes sociales et environnementales.
C'est donc tout le logiciel qu'il faut changer, car on ne soigne pas le libéralisme par l'ultralibéralisme. Au contraire, nous devons accompagner la transition des agriculteurs, pas contre eux, mais avec eux, et les aider à sortir progressivement de l'agrobusiness recourant aux produits phytosanitaires, qui ont d'abord des effets néfastes sur eux et sur elles, puis sur les consommateurs.
À l'inverse, l'agriculture biologique doit être non plus moquée ou raillée, mais aidée et encouragée, pour qu'elle puisse être accessible à toutes et à tous et devienne, demain, la norme.
Oui, il faudra s'attaquer enfin à la puissance des centrales d'achat et des agroindustriels réalisant des marges, pour rémunérer les agriculteurs à des prix dépassant leurs coûts de production. De l'autre côté de la chaîne, il faudra augmenter les salaires des consommateurs, pour qu'ils puissent acheter des produits de meilleure qualité.
Ces grands objectifs, mes chers collègues, nous ne pensons pas les atteindre avec des recettes dont l'inefficacité économique et sociale, tout comme la nocivité écologique, est prouvée.
Non, continuer à appauvrir les sols en utilisant des insecticides et des pesticides n'est pas une vision de long terme.