Notre collègue propose la mise en place d'un numéro unique automatisé, qui orienterait les victimes vers l'un ou l'autre des services existants.
L'article 5 prévoyait initialement la remise d'un rapport pour rapprocher les deux services que sont le 3020, numéro d'appel dédié au harcèlement scolaire, et le 3018, numéro à composer en cas de cyberharcèlement.
Je rappelle qu'il faut faire la distinction entre ces deux services.
Le 3018, opéré par l'association e-Enfance avec le soutien du ministère de l'éducation nationale, apporte une aide aux personnes victimes de violences numériques, qu'il s'agisse de cyberharcèlement, de l'exposition à des contenus violents, d'une usurpation d'identité ou encore de violences à caractère sexiste.
Le 3020, numéro d'appel gratuit opéré par l'association L'école des parents et des éducateurs d'Île-de-France, est lui aussi subventionné par le ministère de l'éducation nationale, mais il s'adresse aux élèves, aux familles et aux professionnels témoins ou victimes d'une situation de harcèlement entre élèves.
Au terme des auditions que j'ai menées, il m'est apparu que les deux services ne concernaient pas tout à fait les mêmes publics et ne traitaient pas exactement les mêmes problématiques, même s'ils paraissent proches et peuvent se recouper. Les victimes de cyberharcèlement – je pense notamment au revenge porn – ne sont pas toujours confrontées aux mêmes problèmes que les victimes de harcèlement scolaire.
Il me semble donc que l'idée de rapprocher ces deux services devrait être soigneusement pesée. Au demeurant, comme je l'indiquais en commission, elle relève davantage du pouvoir réglementaire que du législateur.
C'est pourquoi j'émets un avis défavorable sur cet amendement.