Parce qu'elles sont moins densément peuplées, les zones blanches téléphoniques, voire les zones grises, deviennent des zones de relégation numérique qui pénalisent leurs habitants en matière sociale et économique.
À l'heure où de plus en plus de services publics sont dématérialisés, la numérisation des zones blanches constitue une des réponses à la disparition des services au public en zone rurale, eu égard surtout à l'utilisation croissante des smartphones. C'est une question d'égalité dans l'accès au numérique, tout comme un levier majeur de l'attractivité économique territoriale.
Pour répondre à cette question, l'État et les opérateurs ont conclu en 2018 un accord dit « New Deal mobile ». Si le bilan qui en a été dressé par la Cour des comptes au mois de septembre 2021 était globalement positif, cet accord n'a pas permis de répondre à toutes les attentes et des écarts importants persistent entre les territoires, alors que le terme du dispositif de couverture ciblé approche.
Ce dispositif prévoyait le déploiement de 5 000 sites par les opérateurs, dont 2 000 en zones blanches, d'ici à 2027. Au 13 avril 2023, près de 2 200 sites ont été déployés. Beaucoup manquent donc à l'appel, et nombre d'élus soulignent un manque de dialogue sur le terrain.
Si la crise sanitaire peut justifier une partie du décalage, elle n'est pas l'unique facteur explicatif. Des voix appellent donc à un nouveau plan avec les opérateurs, probablement dans la perspective du renouvellement des fréquences. D'autres y sont réticents.
Dès lors, madame la ministre, qu'entend faire l'État pour que les engagements des opérateurs soient tenus et que la fracture numérique qui condamne les territoires ruraux se résorbe ?