Nous sommes très préoccupés par les conséquences du Brexit, notamment sur la fluidité des transports entre la France et le Royaume-Uni.
En 2017, près de 750 millions de tonnes de marchandises ont transité avec le Royaume-Uni par les ports de la Manche et de la mer du Nord, dont 65 % du tonnage par Calais et 23 % par Dunkerque, les deux ports les plus concernés. Il faut ajouter à cela environ 1,6 million de poids lourds qui ont emprunté les navettes Eurotunnel, le tunnel concentrant 25 % des échanges de marchandises entre le Royaume-Uni et l'UE.
Le Royaume-Uni est notre troisième client en matière de produits agroalimentaires. Nos exportations vers ce pays représentent 3 % du PIB. Ces échanges transfrontaliers ne se font pas seulement au bénéfice de la France et alimentent l'ensemble des pays de l'Union.
Alors que la probabilité d'un retrait britannique sans accord ne cesse de s'accroître à quelques semaines de l'échéance, nous sommes plongés dans une incertitude totale. Comment évaluez-vous les effets d'un Brexit « dur » ?
Plusieurs ordonnances ont été publiées en application de la loi d'habilitation du 19 janvier dernier. Quelles sont les mesures juridiques et les décisions prises pour pérenniser et fluidifier les transactions, mettre à niveau les infrastructures, et accélérer les procédures, dans la perspective de la mise en place prochaine de contrôles aux frontières ?
Les professionnels, notamment les PME exportatrices, sont-ils suffisamment informés et prêts à affronter les conséquences du Brexit ?
Enfin, nous sommes inquiets des conséquences de cette situation dans les territoires et pour nos ports régionaux. La solidarité nationale et européenne doit évidemment prévaloir, mais selon quels mécanismes ?