M. Hollande dit que, de toute façon, la réforme va passer sans le vote des socialistes. Eh bien non, il faut que chacun prenne sa part à l’effort de modernisation de nos institutions. Et puis, on ne peut pas, quand on aspire à conduire le pays, se prononcer sur une telle réforme seulement par calcul arithmétique.
J’ai conscience qu’à gauche la situation est délicate pour ceux qui constatent toutes les avancées de la réforme et qui aimeraient peut-être voter oui. Je pense aux dix-sept députés socialistes qui ont eu le courage de l’écrire il y a quelques semaines. La donne politique n’a pas tellement changé. Mais ils ne veulent pas donner l’impression qu’ils offrent une victoire à la majorité, parce que Versailles comme Reims sont deux villes sacrées, et je les respecte pour ce qu’elles sont.
Sincèrement, il faut que chacun comprenne que tout le monde sortira gagnant d’une telle réforme. Regardez la LOLF que j’évoquais à l’instant. Personne n’a jamais pensé que c’était la victoire de la gauche contre la droite. C’est un succès républicain, qui perdure encore aujourd’hui. Et nous sommes fiers, les uns et les autres, de mettre Didier Migaud comme Alain Lambert en haut du podium, pour rendre hommage à ceux qui ont porté une constitution budgétaire qui honore notre pays. §
Je veux enfin m’adresser à ceux de mes amis parlementaires qui, à droite ou au centre, hésitent à voter oui, ou s’apprêtent à voter non.
Au nom de tout ce qui nous unit, vous et moi, depuis un an, je vous dis les choses en conscience et avec gravité : j’ai besoin de vous. Du bulletin que vous glisserez tout à l’heure dans l’urne dépendra…