« Je ne serai pas là demain ! » Ce sont les derniers mots de Lindsay, 13 ans, adressés par message à l’une de ses camarades de classe. Le 12 mai dernier, Lindsay a décidé de mettre fin à ses jours, parce que la vie lui était devenue insupportable. Treize ans, c’est normalement l’âge de l’insouciance et de la joie de vivre. Mais, pour elle, c’était l’enfer, parce qu’un groupe d’élèves la harcelait au collège et sur les réseaux sociaux avec une violence inouïe.
Lindsay vient ainsi compléter une liste déjà beaucoup trop longue : chaque année, près d’un million d’élèves sont victimes de harcèlement scolaire et une vingtaine d’entre eux commettent l’irréparable. Madame la ministre, il faut que cela cesse !
Avec ma collègue Sabine Van Heghe, qui vit ce drame dans son département, j’ai remis un rapport sur le sujet à M. Pap Ndiaye, ministre de l’éducation nationale. Ce rapport comprend trente-cinq préconisations autour de trois priorités : prévenir, détecter les cas et les traiter systématiquement et sans délai.
Madame la ministre, ce type de situation se traite dans l’urgence. Dès qu’un cas de harcèlement apparaît, tous les acteurs concernés doivent immédiatement agir, sans minimiser les faits. Le cyberharcèlement fait son œuvre très rapidement en démultipliant les conséquences graves, l’enfant n’ayant plus de répit, même dans la sphère privée.
Le programme de lutte contre le harcèlement à l’école (pHARe) a le mérite d’exister, mais il est malheureusement encore loin d’être appliqué dans tous les établissements.
Malgré tous les efforts déployés, force est de constater que tout n’est pas mis en œuvre pour sauver les enfants victimes de harcèlement. Dans le cas de Lindsay, la situation était parfaitement connue dans l’établissement.