Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, aujourd'hui, partout en France, les enseignants manifestent le refus du pacte que votre gouvernement propose, car le compte n'y est pas, loin de là, et loin notamment de la promesse d'Emmanuel Macron d'augmenter de 10 % tous les enseignants en septembre prochain.
L'éducation nationale vit une véritable crise des vocations. Le nombre d'inscrits au concours en 2023 est en nette baisse par rapport à 2021, et les démissions ainsi que les ruptures conventionnelles ont été multipliées par cinq.
La dégradation des conditions de travail et celle du pouvoir d'achat en sont les principales causes.
Cette revalorisation aurait donc dû concerner la partie socle, c'est-à-dire inconditionnelle. En réalité, elle est loin de rattraper les baisses de pouvoir d'achat de 15 à 25 % de ces vingt dernières années ni de rivaliser avec nos voisins européens.
Alors qu'un enseignant débutait sa carrière à 2, 2 Smic dans les années 1990, il est aujourd'hui à 1, 2 Smic… La rémunération des enseignants est inférieure de 15 % à celle de leurs collègues de l'OCDE – et je ne parle pas de nos voisins allemands.
C'est donc l'enveloppe socle qu'il faut avoir le courage d'augmenter fortement, hausse qu'il faut traduire par un relèvement des points d'indice, et non par des primes.
Quant à la part d'augmentation en échange de missions supplémentaires, elle n'est en aucun cas une revalorisation salariale ! C'est une provocation, alors même que les enseignants français travaillent davantage que leurs homologues européens, avec davantage d'élèves. Elle contribuera à dégrader encore les conditions d'enseignement. C'est le retour du « travailler plus pour gagner plus ».
Allez-vous, madame la ministre, entendre les enseignants et assurer à tous les personnels une augmentation salariale sans contrepartie qui rattrape les pertes de pouvoir d'achat et qui traduise la considération de la Nation ? §