Madame la ministre, mes chers collègues, l'actualité de mon département, l'Eure, me conduit à évoquer aujourd'hui l'exclusion des enfants porteurs de handicap à prise en charge complexe, en l'occurrence certains cas d'autisme, auxquels la République ne garantit pas un droit décent à l'éducation. D'ailleurs, le 17 avril, la France a été condamnée par le Comité européen des droits sociaux du Conseil de l'Europe.
Pourtant, de nombreux budgets ont été mis sur la table depuis des années. Le virage de l'inclusion a été engagé. C'est tant mieux, mais je crains, madame la ministre, que l'on ne soit passé d'un extrême à l'autre.
Inclure, quand la prise en charge et compliquée, ce n'est pas laisser ces enfants à domicile pendant plusieurs années, avec un saupoudrage d'intervenants ponctuels à temps très partiel, générant la rupture professionnelle d'un parent et sa précarité économique.
Inclure, ce n'est pas hypertrophier les moyens alloués à la comitologie et à la concertation, aux dépens de la création effective de places en structures d'éducation adaptée.
Inclure, c'est comprendre que le milieu dit « protégé » a toute sa place parmi les propositions comme lieu d'expertise, au bénéfice des enfants dont la prise en charge est la plus complexe.
Madame la ministre, qu'avez-vous prévu de faire pour résorber le problème de l'embouteillage dans les instituts médico-éducatifs pour la rentrée prochaine ?
Quelles solutions dignes allez-vous proposer à ces parents désespérés, qui en viennent même à entamer une grève de la faim ? Quelles voies de financement comptez-vous mettre en œuvre pour sortir des éternels effets d'annonce et flécher enfin les budgets vers la création de places supplémentaires ?
Madame la ministre, ces enfants ne sont pas des enfants de la République à temps partiel. Ils ont droit, comme les autres, à une éducation à temps complet.