Mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice Lassarade, les difficultés de notre système de santé sont acutisés dans les services connaissant la plus forte pénibilité, du fait en particulier des gardes de nuit : les services des urgences et les maternités. Ces dernières doivent en outre – difficulté supplémentaire – cumuler trois spécialités pour pouvoir fonctionner : gynécologie obstétrique, anesthésie-réanimation et pédiatrie.
Ces difficultés, connues, ne sont pas nouvelles, et je ne peux pas vous laisser dire que la lutte, légitime, contre les dérives de l'intérim médical, qui était en train d'assécher complètement nos hôpitaux, est responsable de la situation actuelle. Nous avons, au contraire, résolu ces problèmes au cours des mois d'avril et de mai, et nous avons désormais une visibilité sur la situation médicale de notre pays : comme je m'y étais engagé, nous trouvons des solutions, certes alternatives, sur l'ensemble des territoires afin qu'il n'y ait pas de difficultés lors des parcours de soins.
Je vous rejoins lorsque vous dites que ces difficultés sont non pas nouvelles, mais anciennes, et qu'elles sont dues en particulier au manque de personnel médical. Je rappelle cependant que le précédent gouvernement a levé la barrière du numerus clausus, mesure grâce à laquelle, quoi qu'on en dise, 15 % de médecins supplémentaires sortiront diplômés de nos facultés dans quelques années.
La solution que nous proposons repose globalement sur trois principes.
Le premier est un principe d'éthique, qui permet de reconstruire notre système et de lutter contre les dérives de l'intérim et autres dérives financières.
Le deuxième est un principe d'équipe, à reconstruire à l'échelle de chaque service.
Le troisième est un principe de territoire : la responsabilité territoriale, mise en place au sein des hôpitaux pendant les travaux destinés contre les dérives de l'intérim, a fonctionné et fonctionne encore en apportant la meilleure réponse à nos concitoyens.
Je conclurai mon propos sur un sujet que je connais bien, l'aide médicale urgente (AMU), c'est-à-dire les urgences vitales : celle-ci demeure garantie sur l'ensemble du territoire national.