Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, avec son développement économique spectaculaire et ses prouesses technologiques, nous pourrions presque oublier que la Chine est communiste. L'enfer des camps nous le rappelle.
Depuis la fin du XXe siècle, et plus encore depuis 2014, le parti communiste chinois emploie les grands moyens pour régler son problème ouïghour. Cette minorité ethnique de 11 millions de personnes est la cible d'une persécution génocidaire.
Sous couvert de lutte contre l'islamisme, les dirigeants chinois enferment à grande échelle cette population. Dans la droite ligne totalitaire communiste, le parti organise la rééducation des individus à travers un système concentrationnaire.
Avec sa discipline de fer, il tente de briser les consciences et la croyance religieuse par l'endoctrinement. Le marxisme n'ayant jamais été très convaincant (), le parti recourt volontiers aux séances de torture, aux viols et au travail forcé.
La rééducation, criminelle en elle-même, n'est cependant qu'une façade. Pour régler le problème, les autorités chinoises entreprennent de le faire disparaître. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU les accuse ainsi de procéder à des campagnes de stérilisation forcée. L'objectif est d'effacer la culture ouïghoure, la langue ouïghoure, mais aussi la minorité ouïghoure dans son ensemble.
Ces actes portent atteinte à l'humanité et déshonorent la Chine millénaire. Ils appellent la plus ferme condamnation. C'est le sens du présent texte déposé par le groupe Écologiste –Solidarité et Territoires. Sans se contenter de saluer l'initiative de nos collègues, notre groupe a cosigné cette résolution à l'unanimité.
Le martyre des Ouïghours n'est – hélas ! – pas un cas isolé. Avant eux, il y a déjà eu tous ceux qui furent décrétés nationalistes, contre-révolutionnaires, comme les militants des droits humains ou encore les Tibétains. On dénombre 50 millions de personnes passées par les camps du parti ; 20 millions y sont mortes.
Ce n'est pas un hasard si la Chine a toujours eu recours à l'emprisonnement de masse. Comment pourrait-il en être autrement quand hors de la majorité ne peuvent se trouver que les ennemis du peuple ?
La réalisation du bien commun implique la surveillance et le contrôle des individus. Il faut s'assurer de leur obéissance et les priver des moyens de s'opposer. Ainsi disparaissent le droit de propriété et la liberté.
Un tel système carcéral coûte cher. Pour le maintenir, les autorités chinoises équilibrent les finances en recourant au travail forcé. Aujourd'hui comme hier, les détenus travaillent sans relâche entre les séances de torture et d'autocritique.
Les marchandises issues du travail forcé sont souillées du sang des victimes du régime communiste. Défenseurs de la liberté, nous ne pouvons pas commercer avec ses fossoyeurs. La résolution propose que ces biens ne franchissent pas nos frontières ; nous ne pouvons que l'approuver.
Par sa cosignature et par son vote à l'unanimité, le groupe Les Indépendants affirme son opposition à toutes les oppressions. Les Ouïghours, comme toutes les minorités, comme tous les individus, ont droit au respect de leur liberté.