Intervention de Agnès Canayer

Réunion du 7 juin 2023 à 15h00
Orientation et programmation du ministère de la justice 2023-2027 – ouverture modernisation et responsabilité du corps judiciaire — Article 3, amendement 279

Photo de Agnès CanayerAgnès Canayer, rapporteur :

Je ne suis pas une spécialiste du sujet. J'ai cependant retenu des échanges que nous avons eus dans le cadre de la mission d'information sur les modalités d'investigation recourant aux données de connexion, dont je suis l'un des rapporteurs, que toutes les données utilisées sur les messageries cryptées n'étaient pas accessibles ; c'est le cas lorsque l'on utilise WhatsApp, par exemple. Aujourd'hui, les grands réseaux organisés de criminalité sont tout à fait capables de contourner les dispositifs.

Par ailleurs, l'intérêt de l'activation à distance est de protéger les agents qui posent les balises. Vivant près d'un grand port qui connaît, malheureusement, de nombreux cas de criminalité organisée, je sais en effet quels dangers ces personnels encourent. Il s'agit donc d'une mesure de sécurité visant à les protéger et à faciliter la mise en place de ces techniques.

On assiste à une course de vitesse entre les criminels et les forces de l'ordre. Il convient donc de donner à celles-ci les mêmes moyens, ou des moyens qui soient le moins en retard possible, que ceux dont disposent les criminels ; ces derniers ont toujours une longueur d'avance. C'est pourquoi la technique proposée me semble, compte tenu des garanties prévues, particulièrement intéressante.

Il est en effet possible, monsieur le garde des sceaux, que l'amendement n° 279 induise des effets de bord. Nous devrons néanmoins retravailler sur le sujet au cours de la navette parlementaire. En effet, nous n'avons fait que reprendre les préconisations du Conseil d'État.

Il conviendrait peut-être de préciser que la protection s'applique dans les locaux protégés, que la personne suivie y réside ou y travaille, et non en dehors de ces locaux. Pour autant, il faudra aller un peu plus loin pour garantir la proportionnalité, et donc la constitutionnalité du dispositif que vous préconisez.

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