Madame la Première ministre, jeudi dernier, l'horreur a frappé Annecy et a étreint le cœur du pays tout entier : sept personnes, dont quatre enfants, ont été victimes d'une sauvagerie aussi absurde qu'incompréhensible.
À toutes les victimes, à leurs parents, à leurs familles, à leurs proches, à la ville d'Annecy meurtrie, à son maire, François Astorg, à la France sidérée, les écologistes apportent tout leur soutien.
Le pire de l'humanité côtoie souvent le meilleur. Nous admirons l'héroïsme des passants, qui ont tenté de s'interposer, et celui d'Henri, qui a mis l'assaillant en fuite. Nous saluons le professionnalisme des forces de l'ordre, qui ont interpellé rapidement l'individu, le sang-froid de celles et ceux qui ont prodigué à temps les premiers soins. Nous remercions les médecins, qui ont travaillé sans relâche. Grâce au bouclier inestimable que constituent nos services publics, le pire a été évité.
Madame la Première ministre, alors que les vautours avaient quitté leur nid plus vite qu'à l'accoutumée, vous avez, avec la droiture que nous vous connaissons, appelé chacun à la dignité. Nous saluons ce propos et nous le faisons nôtre.
Face à l'horreur, le plus grand danger qui guette le corps social est la désunion.
Face à la folie, la colère et la haine, émotions compréhensibles, sont néanmoins parfaitement vaines.
La haine néonazie qui s'est déversée en toute impunité dans les rues d'Annecy appelle la condamnation la plus ferme de tous les républicains.
La haine raciste qui se déchaîne contre le maire d'Annecy appelle le soutien sans faille de toute la classe politique.
Nous appelons chacun et chacune à ne pas céder aux sirènes de la démagogie, à ignorer les solutions toutes faites, aussi ineptes qu'injustes. La haine, la peur et le rejet de l'autre ne protégeront jamais nos enfants, bien au contraire.
Ce sont la justice, la bienveillance, l'inclusion, la solidarité, la prise en charge de la maladie mentale, tout ce qui permet de lutter contre la misère et l'isolement, tout ce qui renforce la communauté humaine qui protégeront la Nation et ses enfants.
Madame la Première ministre, que comptez-vous faire pour assurer la tenue de cette ligne de dignité ?