En effet, alors que, depuis 2017, les responsables de la majorité présidentielle ont prôné l'instauration de cette holding à de nombreuses reprises, nous nous trouvons aujourd'hui dans une situation inédite, où une majorité se dégage, à la fois au Sénat et à l'Assemblée nationale, dont la commission des affaires culturelles et de l'éducation, même si vous semblez l'ignorer, mes chers collègues, a adopté la semaine dernière à une large majorité un rapport préconisant la création de la holding et où, dans le même temps, le Gouvernement, qui a pourtant déclaré maintes fois souhaiter cette réforme, semble changer de position au moment où il faut passer des déclarations aux actes.
Quelle sera la suite réservée à ce texte ? J'entends ceux qui, de manière péremptoire, affirment qu'il n'ira pas plus loin que le Sénat.
C'est prendre bien peu en considération le travail et l'expression forte de nos collègues députés, qui, eux, ont une vision claire de ce qu'il faut faire.
C'est aussi prendre bien peu en considération la complexité du paysage politique actuel, qui impose des accords.
La vérité, madame la ministre, est que le changement de position du Gouvernement sur la holding, son incapacité à engager la réforme de l'audiovisuel depuis 2017 et, désormais, le débat au sein même du Gouvernement sur le financement de l'audiovisuel public, entre la budgétisation, voulue par Bercy, et le financement par une fraction de TVA, que vous souhaitez, je crois, plonge l'audiovisuel dans une période de flou et d'incertitude.
Le Sénat, au travers de ce texte, a exprimé une vision et posé un cadre.
Mes chers collègues, je suis prêt à prendre le pari que, dans quelques semaines, ou peut-être quelques mois, le Gouvernement se tournera vers le Sénat, comme il l'a déjà fait sur d'autres sujets, pour trouver une solution au problème qu'il a lui-même créé.
Quoi qu'il en soit, je vous remercie, mes chers collègues !