Intervention de Julien Bargeton

Réunion du 13 juin 2023 à 14h30
Réforme de l'audiovisuel public — Article 11

Photo de Julien BargetonJulien Bargeton :

Il s'agit d'un sujet un peu technique, et j'essaierai d'être le plus clair possible.

Les évolutions technologiques et la profusion de services remettent désormais en cause la visibilité des services de télévision et de radio. La présence d'un service audiovisuel ou d'une application sur l'interface d'un téléviseur, la mise en avant d'une application sur un magasin d'applications, ou encore l'intégration d'un bouton sur une télécommande relèvent généralement d'accords internationaux entre les géants de l'internet et de l'audiovisuel, d'une part, et les opérateurs des interfaces utilisateur, c'est-à-dire les distributeurs ou fabricants d'équipements audiovisuels, d'autre part.

Il était donc nécessaire de réguler ces pratiques, ce qui a été fait par transposition de la directive sur les services de médias audiovisuels, avec l'ajout d'un article 20-7 à la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication.

Les dispositions introduites par cet article et son décret d'application sont en cours de mise en œuvre par l'Arcom. Elles devraient produire leurs effets dès la fin de l'année 2023, l'Arcom ayant publié le 14 mars 2023 la liste des interfaces éligibles au dispositif et soumis à consultation publique son projet de délibération fixant les modalités pratiques de mise en avant des services d'intérêt général.

Les modifications apportées par l'article 11 ont pour conséquence de retirer au dispositif actuel la souplesse permise par l'article 20-7 et absolument nécessaire à son adaptation face aux évolutions très rapides du marché.

Ainsi, cet article aboutirait à figer des éléments qui pourraient être qualifiés de services d'intérêt général. Ce faisant, les dispositions envisagées empêcheraient, par exemple, des radios privées ou associatives, des chaînes de télévision hertziennes locales, des chaînes de télévision diffusées par d'autres réseaux ou des services à la demande qui ne seraient pas adossés à une chaîne de télévision nationale hertzienne d'être qualifiés de services d'intérêt général, indépendamment de leur apport au pluralisme des courants de pensée et d'opinion ou à la diversité culturelle.

Afin de garantir l'efficacité et la pérennité du dispositif prévu à l'article 20-7, il est proposé de supprimer l'article 11.

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