Intervention de Dominique Faure

Réunion du 30 mai 2023 à 14h30
La france rurale face à la disparition des services au public — Débat interactif

Dominique Faure :

Madame la sénatrice Vermeillet, vous posez là une question très pertinente, sur l’articulation des services de santé. Face au manque de médecins, comment s’organise-t-on ? Comment sécurise-t-on les infirmières, les sages-femmes et les autres professionnels qui acceptent de pallier le manque de médecins, pour lutter contre les déserts médicaux ?

Je veux d’abord fournir quelques chiffres : 657 maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) ont été ouvertes en zone rurale ; plus de 5 000 communes rurales sont couvertes par un contrat local de santé. Cela suffit-il ? Non : c’est un premier maillon. Nous y travaillons avec mon collègue François Braun, car nous savons à quel point nous sommes attendus sur le sujet.

Une solution réside dans la mise en œuvre d’un pacte santé avec les professionnels de santé, les élus et les citoyens. Voici les leviers possibles : la rémunération supplémentaire des médecins qui assurent des missions supplémentaires ; la garantie d’accès à un médecin traitant pour les 600 000 patients en affection de longue durée ; l’encouragement de l’innovation dans les pratiques médicales ; enfin, la télémédecine, qui a été citée par l’un d’entre vous : comme elle est extrêmement efficace, nous en encourageons le déploiement toujours plus rapide.

Nous voyons aussi des tiers-lieux émerger dans le domaine de la santé, en trois catégories : des tiers-lieux du secteur médico-social assurant des activités de santé, avec un ADN fort autour de l’inclusion, du mieux-vivre, de l’aidance ou de l’accompagnement ; des tiers-lieux de santé communautaire, qui mettent en œuvre une vision globale et de proximité de la santé, en permettant aux soignants de devenir acteurs de leur parcours de soins ; enfin, des tiers-lieux qui n’ont pas de lien direct avec le soin, mais qui permettent aux soignants ou à d’autres acteurs en lien avec eux d’expérimenter et d’innover dans le secteur de la santé.

Vous m’interrogez sur la garantie juridique offerte à ces infirmières qui ont l’intérêt général chevillé au corps : je ne peux que souscrire à votre demande. Nous y travaillons à l’heure actuelle, pour faire en sorte qu’elles bénéficient d’une garantie juridique et que l’on puisse les protéger dans l’exercice de leurs missions.

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