Intervention de Christian Redon-Sarrazy

Réunion du 30 mai 2023 à 14h30
La france rurale face à la disparition des services au public — Débat interactif

Photo de Christian Redon-SarrazyChristian Redon-Sarrazy :

La disparition des divers services publics de proximité, que ce soit par leur fermeture ou par leur dématérialisation, ou encore sous l’effet des mutualisations, n’a fait qu’accroître le sentiment d’abandon des territoires ruraux.

La rupture du maillage territorial, occasionnée par la fermeture de trésoreries, d’antennes de Pôle emploi, de la caisse d’allocations familiales (CAF) ou de l’assurance maladie, pour ne prendre que quelques exemples, accentue les difficultés des habitants et des élus, en les obligeant à rallonger leurs déplacements ou à recourir aux maisons France Services, qui rassemblent souvent services publics, collectivités locales et opérateurs de l’État, sans toutefois avoir le niveau d’expertise de chacun d’entre eux.

Or vous savez comme moi que, pour certains publics, l’isolement géographique peut se doubler d’une exclusion numérique. L’illectronisme est encore très répandu, faute d’une maîtrise suffisante des usages numérique ou en raison d’un défaut d’équipement technique. Les retraités, mais aussi parfois les plus jeunes, ne savent pas toujours surfer correctement sur internet, y remplir une déclaration d’impôts ou consulter leurs remboursements de sécurité sociale en ligne, pas plus qu’ils ne sont systématiquement équipés d’ordinateurs, tablettes ou smartphones dernier cri permettant d’accéder à un certain nombre de sites.

Pour faire face à ce problème, l’État a mis en place en 2020 un dispositif afin de proposer aux 13 millions de Français concernés un accompagnement individuel et une initiation au numérique : je veux parler des conseillers numériques. L’intention était très louable, mais était-elle suffisante ? On a recruté 4 000 conseillers. Très vite s’est posée la question de la pérennité de ce dispositif et, surtout, celle de son financement par les collectivités locales et les associations, qui en sont les principaux employeurs. Étant entendu que l’utilité de ces postes n’est pas à démontrer, la charge supplémentaire que leur maintien va représenter à long terme pour les collectivités, dans un contexte budgétaire contraint, inquiète les élus.

Par ailleurs, le nombre de conseillers numériques étant encore insuffisant pour faire face aux besoins, un déploiement qualitatif, quantitatif et géographique plus ambitieux est attendu. Qui le financera ?

Madame la ministre, nous attendons de votre part un plan ambitieux et, surtout, des projections financières soutenables pour nos collectivités et nos associations, à même de rassurer les acteurs locaux. Pouvez-vous nous les détailler ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion