Lorsque l’on parle de la disparition des services publics dans nos territoires, on oublie trop régulièrement de mentionner une réalité : la fermeture massive de nos trésoreries.
Véritable interlocuteur local de nos concitoyens et de nos collectivités, les trésoreries souffrent des conséquences importantes des réformes intervenues ces dernières années. En Moselle, quasiment la moitié des trésoreries du département ont fermé en dix ans, ce qui s’est accompagné d’une diminution de 50 % des agents des finances publiques.
La disparition brutale de ces interlocuteurs de proximité dans des territoires majoritairement ruraux, comme le mien, a conduit à une situation ubuesque. Nos concitoyens sont contraints à payer leurs impôts, leurs amendes et jusqu’à la cantine de leurs enfants chez le buraliste le plus proche, qui est lui-même en voie d’extinction.
À l’heure où le Gouvernement entend renforcer la lutte contre la fraude fiscale et sociale et annonce à cet effet le recrutement de près de 1 500 agents spécialisés dans l’investigation fiscale, le manque d’agents des finances publiques n’a jamais été aussi criant.
Madame la ministre, la fraude, de quelque nature qu’elle soit, doit être combattue. L’engagement du Gouvernement en la matière, bien que tardif, est louable. Toutefois, il ne doit pas conduire, par les investissements qu’il requiert, à toujours plus abandonner les services fiscaux dans nos territoires.
Les mesures que vous annoncerez dans le prochain projet de loi de finances pour 2024 permettront-elles de remédier à ce problème ?