Intervention de Cédric Perrin

Réunion du 26 juillet 2023 à 21h30
Programmation militaire pour les années 2024 à 2030 — Rapport annexé précédemment réservé suite

Photo de Cédric PerrinCédric Perrin :

En tant que président du groupe interparlementaire d’amitié France-Pays de la Corne de l’Afrique, je tiens à rappeler que les bases militaires et les forces prépositionnées sur le continent africain sont essentielles à la coopération sécuritaire que nous menons avec les États hôtes.

Elles le sont aussi pour la préservation des intérêts de la France et pour la protection de nos ressortissants. Ainsi, l’opération Sagittaire, qui a été menée de main de maître par nos militaires, n’aurait peut-être pas pu avoir lieu, si nous n’avions pas disposé d’une base à Djibouti. Sans cette base, la situation aurait sans doute été bien plus compliquée.

Je veux d’ailleurs rendre hommage aux militaires qui, au cours de cette opération, ont réussi à exfiltrer des ressortissants français comme étrangers.

En outre, d’autres grands pays n’ont pas votre pudeur : ils savent que les bases sont des outils de présence et d’influence, qui fonctionnent même en dehors de toute opération. Je pense notamment à la Chine, qui a bien compris l’intérêt d’une présence à Djibouti – ceux qui y sont allés le savent –, car c’est une zone stratégique. J’ajoute que la Chine cherche désormais à s’implanter dans le golfe de Guinée.

Si nous devions partir de Djibouti, il est certain que nos compétiteurs ne mettraient pas très longtemps à nous remplacer et à se montrer encore plus influents qu’ils ne le sont aujourd’hui dans cette zone éminemment stratégique.

Bien évidemment, il appartient aux États hôtes et à eux seuls de décider d’accepter ou pas la présence de nos bases. Quelques accords sont d’ailleurs en cours de renégociation, par exemple à la demande de l’État djiboutien.

Il n’est pas incongru de considérer qu’il est nécessaire de maintenir des effectifs sur place. J’aurais même tendance à penser que nous aurions dû déposer un amendement visant à ce qu’il y en ait davantage encore, car nous en avons perdu beaucoup trop. Or, si nous voulons maintenir la position de la France dans le monde, il faut que nous disposions sur nos bases prépositionnées du matériel, des équipements et du personnel suffisants pour garantir une influence la plus efficace possible.

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